dijous, 4 de gener del 2007

Bat Ye'or: "Tots els que s'han oposat a la política d'Euràbia, com Blair o Aznar, han perdut les eleccions"

L'edició francesa del diari israelià Jerusalem Post publica una entrevista amb la historiadora Bat Ye'or, autora, entre molts altres, del llibre Euràbia. Bat Ye'or, jueva, va néixer a Egipte, d'on va fugir l'any 1957 amb la seva família per instal·lar-se al Regne Unit.


Comment avez-vous découvert le concept d'Eurabia, qui est entré dans le vocabulaire politique contemporain ?

- Dans mon précédent ouvrage, Juifs et chrétiens sous l'islam, j'examinais les formes historiques de la dhimmitude, et ses prolongements à l'époque contemporaine. Je voyais comment le djihad se poursuivait à notre époque, sous toutes ses formes, mais je ne comprenais pas pourquoi l'Europe se soumettait à la politique intransigeante et aux diktats de la Ligue arabe, en particulier concernant le conflit avec Israël. Je suis tombée par hasard sur une revue, publiée en 1975 par le comité de coordination des associations d'amitié euro-arabe, intitulée Eurabia. C'est à ce moment que j'ai compris qu'il existait une politique euro-arabe. J'ai entrepris des recherches sur ce sujet, qui ont fait l'objet d'un article, puis de mon livre, Eurabia, publié d'abord en anglais, puis en français. Des traductions sont en cours en italien, hébreu, allemand et slovène.

(...)

Que signifie Eurabia ?

- C'est un nouveau continent qui est en train d'émerger, un continent de culture hybride, arabo-européenne. La culture européenne, dans ses fondements judéo-chrétiens, est en train de s'affaiblir progressivement, et de disparaître pour être remplacée par une nouvelle symbiose, islamo-chrétienne. J'ai reconnu ce processus, que j'avais déjà étudié dans mon livre sur les chrétientés d'Orient, où j'analysais les causes historiques du déclin des civilisations chrétiennes sous l'Islam.
Comment êtes-vous passée du point de vue de l'historienne à celui de la prospective géopolitique ?

- Ce qui m'a intéressée, c'est de tenter de découvrir les indices qui dessinent une évolution future, les courants souterrains de l'histoire qui mènent à des développements prévisibles, mais souvent imperceptibles. Lors de la conférence organisée à Jérusalem, intitulée "L'Islam en Europe, Islam européen ou Eurabia ?", la plupart des conférenciers invités ont nié l'existence d'Eurabia. Pourtant les signes en sont flagrants, tant sur le plan démographique, que politique et culturel. Les millions de manifestants qui soutenaient Saddam Hussein ou Arafat dans les rues des capitales européennes, tout en vouant aux gémonies Bush et Sharon, le développement de l'antisémitisme et de l'intolérance, le terrorisme, l'insécurité permanente...

La thèse de votre livre est que ces évolutions traduisent une volonté politique délibérée, de la part de l'Europe ?

- Cette politique, désignée sous le vocable trompeur de "dialogue euro-arabe", a été décidée au niveau de la Communauté, puis de l'Union européenne. C'est une politique conjointe, coordonnée entre les institutions européennes et la Ligue arabe. L'Union européenne est devenue un organe politique supranational qui prend des décisions à l'insu des populations. Tous ceux qui ont voulu s'opposer à la politique d'Eurabia, comme Blair ou Aznar, ont finalement perdu les élections.