Le gouvernement envisage de ramener le déficit public français à 3 % de la production nationale : c’est indispensable pour sauver l’euro, et plus encore pour restaurer les conditions économiques de l’investissement privé et de la création d’emplois. Ce seuil est aussi celui que nous impose le traité de Maastricht, une super Constitution européenne que nous avons violée. Mais les repentis du jour sont les coupables d’hier : nul ne contraignait le gouvernement à passer de 3 % à 7,5 % de déficit.Cette gabegie, nous dit-on, était justifiée par la « relance » anti crise : il n’y a pas eu de relance, la croissance est plate et le chômage constant. Le déficit a donc été le résultat d’une erreur de jugement. Ce serait également une erreur de vouloir fixer les déficits du futur dans la Constitution : tout d’abord parce que nous avons déjà une Constitution européenne et qu’il suffit de la respecter. Ensuite parce que le déficit en soi est moins grave que la croissance des dépenses publiques. La croissance lente, en France, est moins la conséquence de la dette publique que de la confiscation par la puissance publique de 52 % des recettes nationales : record en Europe. En clair, il ne reste pas assez pour créer des entreprises nouvelles. Si la Constitution devait limiter quoi que ce soit, elle devrait indexer la dépense publique sur la hausse des prix : pas plus et plutôt moins. Car un déficit peut être comblé par une hausse des impôts, qui ralentirait plus encore la croissance.
Le seul objectif qui ranimerait la croissance et l’espoir devrait être de ramener les prélèvements publics en dessous de 50 %. Voilà un bon amendement à la Constitution.
(Josep Pla)
divendres, 21 de maig del 2010
Quí és responsable dels dèficits?
Guy Sorman: