En una entrevista a Liberation, Jack Lang critica durament la direcció del PSF:
Pourquoi annoncez-vous vous-même votre démission des instances du PS?
Le climat humain s’est détérioré au PS. Aujourd’hui, je ne me sens pas heureux dans cette maison. Je n’accepte pas le caporalisme. J’ai depuis cinq ans participé activement à de nombreux combats : les campagnes électorales, l’ouverture aux nouveaux adhérents, l’inscription des jeunes sur les listes électorales, l’élaboration du projet présidentiel. J’ai consacré beaucoup de temps, auprès de François Hollande, au PS. Je ne m’en plains pas. Je ne demande aucune reconnaissance. Ce serait trop demander, car le mot «merci» est absent de la langue pratiquée dans les instances du parti. Mais au moins pourrait-on espérer une attitude respectueuse des personnes de la part de ses dirigeants.
Vous visez le premier secrétaire?
J’ai soutenu François Hollande dans des circonstances parfois très difficiles pour lui. Mais je ne peux pas ne pas constater que la liste est longue, de Fabius à Strauss-Kahn, de Kouchner à moi-même, des personnalités à qui on a coupé les ailes. Mitterrand, lui, n’avait pas peur de s’entourer de personnalités fortes.
Vous en voulez à Hollande?
Non. C’est une faiblesse en politique d’en vouloir aux autres. Et ce n’est pas mon tempérament. J’ai pris plaisir à travailler avec lui. Mais j’attends des dirigeants du PS plus d’humilité. Nous avons connu une grave défaite. Pas un mot d’autocritique ni d’analyse. Au lieu de cela, on jette l’anathème, on pratique l’excommunication. Ces méthodes sont si décevantes que je n’ai aucune raison de m’infliger la tristesse de participer aux travaux de nos instances.
Pouvait-il ne rien dire face aux débauchages ?
Mais de quoi parle-t-on ? S’agit-il d’entrer au gouvernement ? Evidemment pas. S’agit-il de renoncer à ses convictions ? Je suis plus opposant que jamais. Il s’agit d’une mission pluraliste sur la rénovation des institutions. C’est l’un des combats de ma vie. Il n’est pas anormal que le pouvoir exécutif, avant de saisir le Parlement, veuille se forger une opinion et se tourne vers des personnalités qui ont une compétence en la matière. C’est quand même le Président qui a le pouvoir d’initiative en matière de réforme institutionnelle. J’ajoute que ce n’est pas la première fois que des personnalités socialistes sont ainsi sollicitées. Quand Michel Delebarre a participé à une mission sur la laïcité créée par Jaques Chirac, personne n’a poussé les mêmes cris d’orfraie. De plus, j’ai été totalement loyal. Quand j’ai été approché par l’Élysée, j’ai aussitôt demandé l’avis de Hollande et Ayrault. Je n’ai pas agi en catimini. Et au moment où ils lancent indirectement une fatwa contre moi, je n’ai toujours pas donné ma réponse au pouvoir exécutif. C’est hallucinant !