divendres, 20 de juliol del 2007

Grigori Maïranovski, el Dr. Mengele de Stalin

Quan es compara el nazisme amb el comunisme es habitual sentir dir que el primer va ser molt més cruel que el segon i que si el comunisme va matar més gent va ser només perquè va durar més temps. Però aquesta afirmació, després de l’obertura de molts dels arxius soviètics, només es sostenible des de la ignorància o la mala fe. L’única diferència substancial entre els crims dels dos règims polítics és que els comesos pel nazisme han estat, i continuen estant, àmpliament difosos, mentre que els del comunisme gaudeixen d’una privilegiada discreció. Ens agradi o no, el comunisme va ser tan cruel i criminal com el nazisme. Fins i tot, va tenir el seu propi doctor Mengele. Fa pocs dies, “Le Figaro” publicava un petit reportatge sobre Grigori Maïranovski, més conegut com el “Doctor Mort” de Stalin. Aquest sinistre personatge va dirigir, sota les ordres de Bèria, el “laboratori dels verins” creat per Lenin el 1921. Un laboratori que utilitzava cobaies humans amb l’objectiu d’aconseguir diversos verins indetectables en una autòpsia.
Grigori Moïssevitch Maïranovski teste scrupuleusement chaque produit sur 10 cobayes. Il varie les modes d'ingestion et les doses en fonction de l'âge et de la constitution des « oiseaux ». Si au bout de quatorze jours, le détenu est encore, miraculeusement, en vie, on l'exécute. C'est la règle. Tous les corps des sujets d'expériences sont brûlés au crématoire, sauf un, qu'on transporte jusqu'à l'hôpital Sklifasovski pour autopsie. Chaque fois, le directeur du laboratoire X, comme on le désigne à la Loubianka, attend les résultats avec impatience. Va-t-il enfin trouver le poison parfait ? Et recevoir l'ordre de Staline ?

Dans sa cellule, le patient, un garçon jeune et solide, est mort. Avant de procéder à une autre expérience, Maïranovski décide de se restaurer. Une bonne rasade de vodka ne lui fera pas de mal non plus. Fort heureusement, le laboratoire ne manque de rien. Ni d'alcool, ni de zakouski, ni de poisons, ni « d'oiseaux ». Les prisons sont pleines. Les caves de la Loubianka également. Elles sont situées juste au-dessous du laboratoire. Un souterrain relie tous les bâtiments occupés par la police politique.

En principe, Maïranovski ne connaît ni le nom de ses cobayes, ni leur profession, ni même le crime dont on les accuse. Il lui suffit de savoir qu'ils ont été condamnés pour antisoviétisme. Quelle différence s'ils meurent d'une balle dans la nuque ou empoisonnés ? Au moins, chez Maïranovski, la mort des « traîtres » sert à la science. Le docteur ne doute pas du bien-fondé de son travail. Il oeuvre pour la patrie. Il n'a rien à se reprocher. D'ailleurs, ses supérieurs apprécient sa discipline, son égalité d'humeur, l'absence de sensiblerie dont il fait montre. Tous les collaborateurs du laboratoire ne sont pas aussi flegmatiques que lui. Certains l'inquiètent même. Il a fallu interner l'un d'eux. En pleine crise de delirium. Maïranovski avait bien remarqué que le chimiste buvait trop. Son adjoint a également noté que de la morphine disparaissait régulièrement de la pharmacie. Mauviettes ! Tous des mauviettes avec leurs soi-disant cauchemars ! Comme si l'époque était au sentimentalisme bourgeois.

Grigori Moïssevitch ne s'est jamais laissé aller à la compassion. Né à Batoumi, en Géorgie, il a fait son chemin avec obstination. Acharnement. Ne reculant ni devant la délation, ni face à une malversation. Très tôt, il a adhéré au Parti communiste après avoir commis l'imprudence de s'affilier au Bund (Union des travailleurs juifs). Mais il a su quitter l'organisation socialiste à temps. Juste avant qu'elle ne soit interdite. Après le gymnasium, Grigori a commencé ses études de médecine à Tiflis (aujourd'hui Tbilissi) puis à Bakou avant de pouvoir rejoindre Moscou. Dans les divers instituts où il travaille, ses collègues se méfient toujours de lui. Il n'en a cure et s'efforce toujours de rendre de menus services aux tchékistes. En 1937, il en est récompensé. Le NKVD lui a offert la direction du laboratoire X. Ce n'est qu'un début. Un jour, il en est convaincu, il sera membre de l'Académie des sciences et ceux qui l'ont dénigré ou méprisé devront s'en souvenir.

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