Réformer en temps de crise n'est certes pas chose facile. José Luis Rodriguez Zapatero s'y refuse autant pour des raisons idéologiques que politiques. Estimant que ce n'est pas aux salariés de payer pour une crise d'origine financière et soucieux de préserver à tout prix la paix sociale, il s'est aligné sur la position des syndicats qui ne veulent pas entendre parler de réforme du marché du travail. Ne disposant pas de la majorité au Parlement, où il est confronté à une opposition sans concession d'un parti populaire sentant le pouvoir à portée de main, son maintien dépend des voix du parti communiste, des Verts et des formations nationalistes et indépendantistes. Il tente d'amadouer les premiers avec une phraséologie qui n'a rien de sociale-démocrate et les seconds avec des chèques. Loin de tenter de reprendre la main afin de centraliser les efforts du pays pour faire face à la situation, il a encore lâché du lest, récemment, face aux autonomies en leur abandonnant une plus grande part du gâteau fiscal.
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Le gouvernement a certes sous le coude un projet de loi d'économie durable dont l'ambition est de changer le modèle productif de l'Espagne. Mais à peine présenté, il semble avoir du plomb dans l'aile. Pour accompagner la prochaine augmentation de la pression fiscale, qui marierait une hausse des impôts directs avec celle de la TVA, il est en effet prévu un gel des dépenses de l'Etat qui pourrait toucher les enveloppes dévolues aux infrastructures et à la recherche et au développement. Soit les outils mêmes sur lesquels doivent s'appuyer la nouvelle grande réforme !
(Josep Pla)
dimecres, 23 de setembre del 2009
A tot arreu li veuen el llautó
Les Echos: