Què va passar, doncs, el 30 de gener? Es tracta d'un miracle? Com explicaran els media aquest inapelable desmentiment de la seva tergiversada versió de la realitat?. La resposta de Ludovic Monnerat és que no serà gaire diferent del que van dir després de 3 setmanes de guerra informant dels "fracassos" militars nord-americans.
Le même mécanisme d’auto-justification est à l’œuvre aujourd’hui. La première perception consiste à louer l’héroïsme prêté à tous les Irakiens pour avoir osé se rendre en masse aux urnes malgré les menaces des terroristes. Autrement dit, le scrutin aurait dû être un échec caractérisé, mais le courage miraculeux des Irakiens – et non les efforts des Américains – en a décidé autrement. Cette image est entièrement fallacieuse : 1% environ des quelque 5500 bureaux de vote ont été attaqués le jour des élections, presque tous dans des grandes villes à forte population sunnite. Et comme la plupart des 200 à 300 attaques armées commises le 30 janvier en Irak se sont concentrées dans les 4 provinces du triangle sunnite, la majorité des Irakiens n’étaient pas menacés en allant aux urnes. Seuls ceux qui ont voté à Bagdad, à Mossoul et bien sûr à Falloujah ont fait preuve d’un courage héroïque.
La deuxième perception consiste à dire que si les Kurdes et les chiites ont voté en masse, les sunnites ont massivement boycotté ces élections, et que celles-ci doivent donc être comprises comme une revanche des opprimés de Saddam Hussein. Mais cette notion de revanche – et donc de motivation haineuse – n’est pas crédible : d’une part, c’est bien la joie de participer à une élection qui animait les Irakiens, dans un pays qui de toute manière pratique la vengeance par les armes ; d’autre part, les quartiers mixtes de Bagdad et Mossoul ont connu une participation élevée, tout comme plusieurs petites villes du triangle sunnite convenablement protégées. Il apparaît aujourd’hui certain que les forces de sécurité irakiennes ont fait quelques effort principaux, en particulier sur la capitale, et que la fluctuation de la sécurité explique largement les différences de participation entre sunnites.
La troisième perception poursuit sur la lignée de la précédente, en affirmant que ces élections ne sont que le préambule d’une guerre civile inévitable entre les différentes communautés. Là encore, cette interprétation destinée à expliquer un ton catastrophiste ne tient pas compte de la réalité : non seulement la communauté chiite est largement divisée et bien incapable de constituer un bloc, à la différence par exemple des Kurdes, mais les principales listes chiites comportaient un nombre non négligeable de sunnites, qui vont garantir la représentation de ceux-ci dans la future assemblée constituante. Le système électoral négocié par les Etats-Unis vise même explicitement à réduire les risques d’affrontements intercommunautaires et à rendre nécessaires des négociations, au risque de fragiliser le pouvoir par un trop grand émiettement des partis. Les divisions confessionnelles et ethniques devraient être compensées par l’union nationaliste.
La quatrième perception, toujours en vue de faire accroire une rupture inexistante, consiste à dire que les Irakiens retrouveraient l'espoir grâce aux élections. Une fois de plus, il s'agit là d'une distorsion des faits : les enquêtes d'opinion réalisées en Irak ces 18 derniers mois ont montré au contraire un optimisme constant de la population ; les sondages menés chaque mois par l’International Republican Institute avec près de 2000 Irakiens dans tout le pays montrent depuis le printemps 2004 qu’environ 6 sondés sur 10 pensent avoir vie meilleure dans une année, et 1 sondé sur 10 une vie moins bonne. D’autres enquêtes menées par des organisations différentes ont fourni des résultats similaires. En réalité, les Irakiens se sont remis à espérer le jour où le régime de Saddam Hussein est tombé.