Una bona anàlisi d'urgència de Monnerat:
Il est donc fort possible que la disparition du Premier ministre israélien aboutisse à une perte d'initiative stratégique, au moins jusqu'aux élections, et peut-être au-delà si son intention politique et son nouveau parti ne lui survivent pas ou ne s'imposent pas. Une coalition de centre-gauche, davantage en mesure de rassembler une majorité des votes, n'aurait pas la même clarté de vues que celle démontrée par Sharon ces dernières années. Elle risquerait également d'être davantage sensible aux pressions internationales, aux appels renouvelés à un "processus de paix" qui n'a jamais existé que dans l'esprit idéaliste des élites occidentalisées et qui nie les intérêts massivement contradictoires dans la région. Disqualifiées pour leur silence et leur aveuglement quant aux victimes israéliennes du terrorisme palestinien, les "belles âmes" réussiront-elles à reprendre une partie de leur influence ? Je ne doute pas de leur volonté d'essayer. De parler d'une "nouvelle ère", d'une "chance pour la paix".
Paradoxalement, la vraie chance des Israéliens pourrait leur être servie sur un plateau par les Palestiniens. Si ceux-ci ont l'occasion de voter prochainement, la probabilité de voir le groupe terroriste Hamas remporter une grande partie des suffrages aurait le mérite de lever tout doute, en Israël surtout, sur la possibilité d'une paix négociée. Etre condamné à vivre près de quelqu'un qui souhaite votre mort de toutes ses forces est la meilleure manière de rester aux aguets, de ne pas baisser la garde. Les appels à la libération de leaders palestiniens deviendront ce qu'ils sont, c'est-à-dire des illusions dépassées, et le conflit se poursuivra selon sa modalité actuelle avec des contrastes toujours plus visibles - chaos contre ordre, barbarie contre proportionnalité, fanatisme contre professionnalisme, et islamisme contre modernité. Dans ce sens, Ariel Sharon aura suffisamment influencé les événements et les représentations pour que sa disparition ne puisse pas aboutir à un retour en arrière.