El suïcidi assisitit es pot considerar reprobable moralment o no, però si està regulat amb totes les garanties l'únic que fa es permetre l'execució del dret que té tota persona a decidir sobre la seva mort. I les interferències polítiques per impedir-ho, en nom d'uns determinats valors morals, poden esdevenir un abús de poder. Així de clar ho ha deixat el Tribunal Suprem dels Estats Units al sentenciar avui que la legislació federal "no autoritza al Fiscal General a prohibir l'administració de substancies reglamentades amb l'objectiu d'un suïcidi assistit, per sobre d'una legislació mèdica estatal que ho permet".
La loi "Mourir avec dignité" , approuvée à deux reprises par les électeurs de l'Oregon, encadre strictement l'euthanasie : il faut que deux médecins concluent que l'espérance de vie du patient atteint d'une maladie incurable est inférieure à six mois, que celui-ci a bien demandé cette procédure et que son choix est éclairé. Mais le gouvernement de George W. Bush, soutenu par de nombreuses organisations religieuses, tentait depuis fin 2001 de contrer ce texte. Le ministre de la justice, John Ashcroft, avait alors édicté un règlement fédéral interdisant aux médecins de prescrire des barbituriques pour aider au suicide. Le tribunal fédéral de l'Oregon l'avait annulé en 2002. Ce jugement ayant été contesté sans succès devant une cour d'appel fédérale, le nouvel Attorney General Alberto Gonzales avait alors saisi la Cour suprême.Text íntegre de la sentència, aquí.
Le juge Anthony Kennedy, réputé être un conservateur modéré, a rédigé l'arrêt au nom de la majorité. Il reconnaît qu'il s'agit d'"un débat politique et moral". Mais la Cour, devait statuer sur un point plus technique et terre-à-terre, note-t-il : John Ashcroft est-il allé au-delà des pouvoirs que lui confèrent le "Controlled substances act" (loi sur les substances autorisées) de 1970 ? C'est certain, selon M. Kennedy, appuyé par cinq autres juges : rien dans cette loi n'autorise le ministre de la justice à interpréter une prescription en vue d'un suicide médicalement assisté comme un abus. (Le Monde)