Guy Sorman creu que no:
J’en conclus qu’il n’y a pas de « crise du libéralisme » en Amérique latine, comme on l’entend dans les médias européens et latino-américains. En vrai, le libéralisme est devenu centriste, un programme commun des partis démocratiques de gauche et de droite ; ceux-ci auraient avantage à réfléchir et travailler ensemble, vite, avant que le populisme à la Chavez, Morales, Castro ne s’empare des plus pauvres qui sont aussi sur ce continent les plus nombreux.
El que ha fracassat a tot arreu és l'estatalització i el populisme:
Mais les nationalisations serviront-elles les pauvres ? En Bolivie, les entreprises furent déjà nationalisées dans les années 50 , puis privatisées dans les années 80 : dans les deux cas , sans effet sur les Indiens qui vivent surtout de la culture de la coca.
Le débat véritable dans ces pays n’est donc pas tant entre droite et gauche qu’à l’intérieur du camp libéral. Les libéraux de droite – il s’en trouve beaucoup au Brésil et sur tout le continent– ne jurent que par Milton Friedman et le marché : que l’Etat nous laisse en paix et la prospérité sera au rendez-vous !
Mais quand cette politique fut appliquée, par exemple en Argentine avec Menem , de 1990 à 2000, ou au Pérou avec Toledo, depuis cinq ans, la croissance fut bien au rendez-vous mais au bénéfice de 20% de la population seulement. Les pauvres , les inéduqués, les colorés n’en ont tiré aucun profit. On l’a vu en Argentine ; au Pérou , Toledo, qui a présidé à un taux de croissance de 5%, sans inflation et sans guérilla, achève son mandat dans le discrédit. Pourquoi ? Parce que, expliquai-je à Sao Paulo, dans ces terres de profonde inégalité historique, les électeurs veulent à la fois la croissance et la redistribution.
Comment redistribuer sans tuer la croissance ? Je proposai à mes interlocuteurs brésiliens – de droite ou de gauche, peu importe - d’envisager la redistribution avec des méthodes libérales. Par exemple, avec le micro-crédit (privé pas public) qui permettrait de générer des nouveaux entrepreneurs aussi modestes soient-ils. Hemando de Soto , économiste péruvien , avait proposé cela, sans être suivi, dans son pays ; mais la Banque Grameen le fait avec succès au Bangladesh en prêtant aux femmes. Le micro-crédit permet l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs indépendants de l’Etat et de la tutelle des oligarques. Il me semble que ce type de proposition contribue à un Capitalisme aux pieds nus, la bonne réponse économique et sociale au populisme.