Ahir, Villepin va mentir a la ràdio i al parlament. Avui, "Le Monde" li treu més draps bruts: les declaracions del general Rondot als jutges i fragments dels documents incautats per la justícia.
Saisi au domicile du général Rondot, ce document retrace les principaux propos échangés au cours de cet entretien, qui s'est tenu dans le bureau de M. de Villepin au Quai d'Orsay, en présence de M. Gergorin. Voici ce qu'écrit, à la main, l'officier des services secrets : "9 janvier 2004, 17 h 30, entretien D. de Villepin – à son bureau +JL Gergorin. Ops Reflux." Puis, plus loin : "Instructions du président de la République, auquel DDV avait rendu compte. Traitement direct avec le président de la République, prudence cadre secret", avec cet avertissement prémonitoire : "Tenir compte des manipulations politiques."
La note comporte ensuite plusieurs références à des propos tenus par M. de Villepin qui se rapportent aux hommes politiques cités dans les listings Clearstream. M. de Villepin est désigné par les initiales DDV, et M. Gergorin par JLG. "Les connexions selon DDV +JLG : des réseaux tangentiels à explorer – Fabius, Pasqua, DSK, Jean-Ch.Marchiani. L'enjeu politique : Nicolas Sarkozy." Et encore : "Fixation Nicolas Sarkozy, référence conflit Chirac-Sarkozy."
A lire la note du général – que celui-ci avait rédigée il y a deux ans, sans pouvoir imaginer qu'elle serait un jour saisie par la justice –, il ne fait aucun doute qu'une large part de l'entretien tourna autour de M. Sarkozy. En témoignent ces autres mentionsédifiantes : "Rôle des américains – soutien apporté à Nicolas Sarkozy"; "Les liens Sarkozy-Dassault ---) Le Figaro"; "DDV revient sur le voyage de Nicolas Sarkozy en Chine – intérêt financier?" Et surtout, cette allusion directe au listing de Clearstream : "Compte couplé N. Sarkozy, Stéphane Bocza – à préciser."
Le document évoque également les noms de Michel Roussin – qualifié de "pro-Sarkozy" – et de Patrick Ollier, député (UMP) et compagnon de Mme Alliot-Marie, suspecté au cours de la réuniond'accointances excessives avec certains pays arabes et à propos duquel cette consigne fut donnée : "Ne rien communiquer au ministère de la défense." M. Rondot y inscrit enfin cette double directive, qu'il attribue sans équivoque au ministre : "DDV insiste sur le croisement des réseaux en dehors des clivages politiques" ; "DDV demande de démonter le système et d'explorer la nature des relations pour comprendre les opérations qui sont énumérées". Au bas de la note, M. Rondot a écrit cette conclusion personnelle : "Mon impression : doute persistant. Belle construction intellectuelle montée par JLG et qui accroche DDV. La théorie du complot ?""La consigne du président était d'agir avec précaution, discernement et discrétion"
LE MONDE 03.05.06