La veritat és que es tracata d'un discurs memorable, amb idees, amb energia, amb ganes de canviar les coses que van malament, amb il·lusió, substancialment diferent a la gastada i rovellada retòrica del conjunt de la classe política francesa. Un discurs obert i esperançat, sense receptes miraculoses ni noves utopies, que vol construir enlloc d'enderrocar, un discurs pensat per engrescar sense fer por a la conservadora, tan de dretes com d'esquerres, societat francesa.
Pels que ens ho mirem de fora, el discurs de Sarkozy es encara tímid, però li hem de reconèixer la valentia del pioner. De l'home que vol fer realment alguna cosa per canviar el seu país. Per endegar una sisena repùblica, menys "monàrquica", menys excepcional, però més oberta i més lliure.
Le Figaro resumeix l'acte amb aquest titular: "Sarkozy invita la joventut a la ruptura".
À MARSEILLE, hier, Nicolas Sarkozy ne parlait déjà plus en chef de parti. Pas même en prétendant à l'investiture de l'UMP, tant celle-ci, à l'issue de cette université d'été, ne paraît plus faire de doute. Dans ce long discours à «la jeunesse de France», le numéro deux du gouvernement s'est voulu déjà dans les habits d'un futur président. D'un homme d'État qui critique la «génération de mai 1968» pour mieux préparer «la France d'après», et rompre avec le cycle long de l'idéologie des années 1970. Devant huit mille militants réunis dans une salle au pied du Stade-Vélodrome de Marseille, et quinze ministres du gouvernement venus jouer la carte du «rassemblement», il a repris le registre épique qu'il a choisi d'adopter depuis son discours de Nîmes sur la nation.Text íntegre del discurs de Sarkozy, en format PDF, aquí.
«Vous êtes les enfants de la crise»
Conscient que son image de ministre de l'Intérieur le coupe d'une partie de la population, Nicolas Sarkozy n'a pas dit un mot sur la sécurité. Il n'a pas voulu non plus commenter la rentrée politique. Ni Ségolène Royal ni Jacques Chirac ne sont apparus à aucun moment dans son propos. Aucune mention explicite non plus de l'échéance de 2007. «Nous voulions rester concentrés sur l'essentiel de ce qui nous rassemble à droite : l'éducation, le respect, la transmission du savoir», a commenté l'une de ses plumes, Henri Guaino.
Après Nîmes et Agen, ce troisième discours dessine peu à peu le visage du «candidat» Sarkozy. L'entourage du futur candidat estime que la «mue» de Sarkozy passe par ce nouveau ton, plus lyrique et moins «terre à terre», qui déroule pour l'auditoire de véritables tableaux vivants de l'histoire de France.
Nicolas Sarkozy a voulu redire hier aux jeunes de l'UMP la nécessité d'une «rupture» pour que «les rêves et les désirs» de la jeunesse «se réalisent» : «Je veux une politique qui rende possible ce qui est nécessaire, je ne veux pas une politique qui explique que ce qui est nécessaire est impossible.» Mais cette rupture, leur a-t-il expliqué, est le retour aux éternelles valeurs de la République. Au coeur de son réquisitoire, le gâchis de la génération 1968, a-t-il expliqué dans un développement qui aurait pu être signé par Jean-Pierre Chevènement et Max Gallo. Citant notamment Jules Ferry, Jean Jaurès et Léon Blum, Nicolas Sarkozy a choisi d'aller chercher la gauche sur son terrain, elle qui brocarde si souvent son «infidélité au gaullisme».
Il a dressé un sombre bilan de ces années de «démocratisation de l'enseignement», symbolisées, selon lui, par les échecs de la méthode globale. «Vous êtes les enfants de la crise. Vos prédécesseurs ont vécu sans contraintes, et vous payez aujourd'hui la facture.» Plaidant pour une «école du respect», il a proposé de créer un «service civique dans lequel chaque Français entre 18 et 30 ans donnera aux autres six mois de son temps». «Il n'y a pas de République sans obligation envers tous», a-t-il proclamé.
Il a également multiplié les propositions en matière d'écologie. Au-delà du mot de «rupture», Nicolas Sarkozy a montré qu'il ne renonçait à rien de son programme égrené au fil des conventions thématiques de l'UMP, reprenant notamment son ambition de ramener «dans cinq ans» le taux de chômage à 5% de la population active. «Rupture» encore avec les débats du printemps sur les responsabilités historiques de la France. «Ne demandez pas aux enfants de se repentir des fautes des pères. Ne réécrivez pas l'histoire et ne jugez pas le passé avec le regard du présent.»