Personalment, estic a favor de l'adhesió de Turquia a la UE. I ho estic per dues raons. La primera, perquè estic convençut que en el termini de 15 o 20 anys la UE haurà passat a la història entesa com a unitat política i que haurà esdevingut una zona més o menys especial de lliure canvi. En segon lloc, perquè si bé no crec en cap mena de determinisme considero que el creixement econòmic, el mercat, la llibertat i l'estat de dret són el millor remai contra la temptació totalitària, política i/o religiosa.
Ara no tinc temps per estendrem més en aquesta reflexió. Només voldria recomenar-vos dues anotacions de Guy Sorman, que és a Turquia per seguir in situ la visita del Papa i els seus efectes. La primera, és un reflexió fruit d'una conversa amb el germà del premi Nobel de Literatura, l'economista Sevket Pamuk:
Pamuk, le laïc, n’est pas convaincu par ce déterminisme culturel qui ne fonctionnerait qu’en Turquie et pas dans l’islam arabe. Il lui paraît que l’ouverture des frontières de l’Europe aux importations turques fut plus explicatif que des considérations culturalistes empruntées aux Saintes Ecritures. Il n’empêche que bien des Tigres anatoliens y croient, ce qui réconcilie en eux et autour d’eux, islam et développement : une nouvelle bourgeoisie en est sortie, entraînant dans son sillage, une nombreuse jeunesse qui aperçoit le chemin d’une ascension sociale par le travail et dans l’islam, l’islam tempéré de la Turquie.
Ce modèle turc, libéral et musulman, ne séduit-il pas le monde arabe ? »Ils ne nous regardent même pas », regrette Pamuk. »Si la violence islamique naît bien de la frustation économique et si le développement dissout l’islamisme », ajoute Pamuk, le monde arabe est dans une impasse. Pas parce qu’ils sont arabes mais parce que leurs dirigeants politiques ont détruit toutes leurs bourgeoisies, commerçants et classes moyennes. « Quand la mondialisation est arrivée dans les années 1980, les commerçants et petits bourgeois d’Anatolie ont pu saisir la vague et se développer en exploitant la main-d’œuvre locale. Mais dans le monde arabe, il n’y avait plus personne pour tirer avantage de la mondialisation. Telle est la pensée de Pamuk, convaincante mais peut-être pas aussi exclusive qu’il le souhaiterait ; il faut envisager aussi que certains éléments culturels et religieux puissent intervenir ; la culture et la religion en Turquie ne sont pas arabes, l’Etat turc et son ancêtre ottoman ont depuis des siècles imprégné leurs peuples d’un certain respect pour l’état de droit.
La Turquie, si elle est en bonne voie, conclut Pamuk, n’est pas pour autant sortie d’affaires : sa croissance comme la modération islamique qui l’escorte sont tributaires de la mondialisation, de l’exportation en particulier vers l’Europe ; sans l’Europe, tout s’arrêterait.
La segona, sobre l'aparent reislamització de Turquia.
L’apparente prolifération des voiles ces dernières années en Turquie, du moins dans la perception qu’en ont les Occidentaux ( tout comme le miltants laïcs turcs) , confondrait donc en un tout, appelé à tort réislamisation, des codes très divers. Le plus grand nombre de ces voiles nouvellement apparus dans les grandes villes , celles que fréquentent les Européens, doit moins à une réislamisation qu’à l’immigration dans ces villes de populations anatoliennes, traditionnelles et jusque-là invisibles. Les villes turques ne se sont pas véritablement islamisées ou réislamisées ; elles ne font que ressembler à la Turquie toute entière, effaçant la distinction entre l’islam discret des villes et l’islam populaire des campagnes.La Tuquie à 99% musulmane , un terme arc en ciel car être musulman est ici une civilisation autant qu'une religion ; on rencontre en Turquie des musulmans athées , des pratiquants intermittents et - c'est l'exception - des Salafites nostalgiques du temps du Prophète. On est en somme , musulman en Turquie à la manière dont on est Chrétien en Europe occidentale .