La crise du subprime va avoir des conséquences plus importantes que ne le croient Ben Bernanke et les autres membres du FOMC.
Martin Feldstein et Elizabeth Duke donnent des explications pertinentes sous des angles différents.
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Pour Elizabeth Duke, les Américains sur-endettés vont avoir beaucoup de difficultés à s’en sortir, et le ralentissement de la croissance va provoquer davantage de défauts de paiements chez d’autres ménages qui pour l’instant arrivent à payer leurs échéances.
En effet, les revenus vont globalement baisser avec la baisse de la croissance car des emplois sont et seront supprimés dans le secteur financier, la restauration, les loisirs, le commerce, etc.
En prévision de ces mauvais jours à venir, les Américains ont déjà réagi en épargnant davantage : M2-M1 a augmenté de $75 milliards dans les 2 semaines du 6 au 20 août.
Comme ils augmentent leur épargne de $5 milliards en moyenne chaque semaine, ce sont $65 milliards qu’ils n’ont pas dépensés en 2 semaines du fait de cette crise du subprime, $65 milliards de biens et services qu’ils n’ont pas acheté et qui n’ont donc pas été produits, ce qui correspond à un ralentissement de la croissance du PIB (la demande baisse, l’offre s’adapte).
La récession qui se prépare est auto-entretenue : le ralentissement de la croissance engendre davantage de ralentissement de la croissance !
Elizabeth Duke a déclaré lors de son audition devant la Commission bancaire du Sénat le 2 août : "Malheureusement j'ai de l'expérience avec les problèmes de dette, et je crains que de ce point de vue là les choses empirent avant d'aller mieux".
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Martin Feldstein rappelle qu’une crise dans l’immobilier précède toujours une récession.
Il rejoint Elizabeth Duke dans ses analyses mais il s’intéresse surtout à la bulle financière provoquée par les taux que la Fed a maintenus à un niveau trop bas pendant trop longtemps.
En effet, les Américains ont profité des taux bas pour renégocier leurs prêts hypothécaires.
Certains ont revendu leurs biens immobiliers. Ils ont ainsi encaissé du cash qu’ils ont investi dans des valeurs mobilières. Les cours des actions ont monté à des niveaux record.
Ainsi, de l’argent non gagné a circulé, de plus en plus au fil des mois, constituant ainsi une bulle financière d’autant plus dangereuse qu’une partie de cet argent a été investi dans des fonds spéculatifs (hedge funds) et en particulier dans le subprime.
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Tout se passe bien jusqu’au jour où l’édifice s’écroule à partir des pertes dans ce secteur.
Quand un navire sombre, ceux qui sortent les premiers ont le plus de chances de survivre.
Les investisseurs les plus avisés sont sortis dès le mois de juin du subprime en limitant leurs pertes (en récupérant en grande partie leurs investissements).
Ceux qui ne sont pas sortis sont dans l’expectative. Le pire peut arriver. Certains investisseurs perdront une grande partie de leur capitaux. Pire, certains ont emprunté pour investir !
Les pertes peuvent se transmettre à d’autres créanciers, en particulier à des établissements financiers, des institutionnels imprudents : des banques allemandes, des compagnies d’assurance, des fonds mutuels et même des fonds de pension ! dont le rendement des placements baisse dangereusement.
Tout le secteur financier est plus ou moins touché : les revenus (commissions) vont baisser, les bénéfices et les ratios de rentabilité aussi. Les trésoreries des entreprises souffrent car l’argent à court terme est rare et cher, ce qui paralyse beaucoup de projets.
$1 000 milliards de capitalisation boursière se sont évaporés ! Les Américains sont moins riches…
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Toutefois, cette crise du subprime ne peut pas dégénérer en une crise systémique (un écroulement du système bancaire) car les sommes directement en jeu sont faibles : les actifs des hedge funds se montaient à 1 670 milliards de dollars fin juin et le subprime n’en représente que 10 % seulement.
Les dommages collatéraux sont et seront importants. Ce sera, c’est déjà une récession.
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Les dirigeants de la Fed sont la cause de tous ces désordres en maintenant trop longtemps des taux trop bas, puis en les relevant trop haut et trop longtemps !
Per la seva banda, i amb motiu de la presentació del seu llibre "The Age of Turbulence", l'expresident de la Reserva Federal, Alan Greenspan, ha dit que creu que les bombolles financeres són inevitables:
Octogénaire soucieux de soigner sa place dans l'histoire, Alan Greenspan déplore dans le Wall Street Journal l'abandon de la discipline budgétaire par le Congrès républicain et la Maison-Blanche depuis 2001. À l'inverse, il nie que ses baisses de taux de 2001 à 2004 aient provoqué une « bulle immobilière » qui, en éclatant, met depuis l'économie américaine en péril. Répondant au New York Times, il argue que l'euphorie immobilière a été un phénomène mondial, déclenché par une chute sans précédent et planétaire des taux d'intérêt à long terme. La politique de la Fed ne saurait être l'unique responsable de cette tendance lourde. Plus généralement, il maintient que la Fed ne pouvait pas « faire éclater les bulles » sans risquer de précipiter une récession. Les hausses de taux de la Fed à partir de 1994 n'avaient pas non plus empêché le gonflement de la bulle boursière. « J'en conclus que les bulles sont inévitables », déclare-t-il au Financial Times.
Tant inevitables com que "quan es perd... es perd", segons l'anàlisi de l'economista català Xavier Sala-i-Martín:
Como siempre que ocurren crisis de este tipo, ya han aparecido los políticos que reclaman la intervención del gobierno y de la Reserva Federal para que facilite dinero barato a esas empresas con el objetivo de evitar que se vayan al garete. Eso sería un error: una de las bases del sistema financiero es que los beneficios elevados se consiguen sólo si uno asume riesgo. Es decir, el retorno es el premio para quien se arriesga a ganar mucho… o perder mucho. Y los financieros sabían que recibían un interés más elevado de lo normal, única y exclusivamente porque estaban prestando a clientes “peligrosos”. Si la cosa hubiera salido bien, ellos se hubieran quedado el dinero. Ahora que ha salido mal son ellos, y no los contribuyentes, los que deben pagar las consecuencias. Salvarlos ahora de la ruina tendría los mismos resultados que el programa de devolver el dinero a quien juega a la ruleta y pierde: aparte de malversar recursos públicos, aparecerían muchos nuevos financieros con ganas de especular con riesgos excesivos porque sabrían que, en caso de que las cosas salieran mal, el gobierno les salvaría el trasero.
Todo esto no quiere decir que el gobierno no deba intervenir. Lo debe hacer en dos áreas distintas. Primera, si la crisis se contagia al resto de la economía, entonces y sólo entonces, deberá bajar los tipos de interés. Pero no como una cosa especial, sino siguiendo las mismas reglas que utilizaría la crisis hubiera sido causada por un aumento de los precios del petróleo, un ataque terrorista o una recesión en China. Segundo, el gobierno debe asegurarse que las familias no fueron engañadas con el anzuelo de intereses subsidiados al principio seguido de intereses usureros a partir del quinto año. Si las familias sabían y entendían lo que estaban haciendo, no hay problema. Pero si fueron inducidas al engaño, los timadores deben ser perseguidos. Y para impedir que futuros financieros abusen de los clientes siguiendo esa estrategia, el estado podría aprobar una ley que permitiera a cualquier cliente devolver el resto de la hipoteca en cualquier momento y sin penalización. De este modo, si un financiero decide subsidiar los intereses durante cinco años, allá él: los clientes aceptarán encantados ese regalo porque, llegado el quinto año, podrán pedir otro préstamo a tipos normales y devolver el dinero al usurero con lo que éste se quedará sin negocio.
Dicho esto, lo que no debería hacer el gobierno es imponer regulaciones y barreras que impidan la aparición de nuevos empresarios financieros que se arriesguen e innoven. Al fin y al cabo, aunque todo esto acabe en una crisis, el episodio del crédito “subprime” ha permitido que millones de familias pobres pudieran comprar casas. Y, de hecho, el 97% de ellas ha resultado ser lo suficientemente solvente para devolver el dinero e impedir que eso pueda volver a suceder sería un error.