La véritable innovation, celle qui aujourd’hui encore conserve au Chili son rôle de pionnier, est la politique sociale. La croissance chilienne a élevé le niveau de vie général, a réduit la pauvreté, mais n’a pas résorbé les inégalités ; la réussite économique des plus éduqués ne fait que souligner le retard des moins éduqués. La revendication de justice sociale n’est donc pas moins vive au Chili que dans le reste du continent ; mais elle porte sur la redistribution plus que sur la pauvreté. Mais , comment redistribuer sans briser, par un excès de dépenses publiques, l’ascension économique des entreprises ? Par l’application généralisée de la théorie de Milton Friedman sur les vouchers ( un bon public ) : en soutenant la demande des individus plutôt que l’offre de services publics .
En pratique , dans le domaine scolaire, chaque famille nécessiteuse ( à partir d’une carte précise des besoins réels pour éviter les fraudes) , reçoit un voucher qui permet de choisir l’école privée ou publique de son choix. La formule, en principe juste et égalitaire, marche mal ( même Ludders l’admet ) parce que le montant du voucher est insuffisant pour accéder aux écoles privées mais aussi parce que les écoles publiques refusent de publier leurs résultats : le choix des familles est donc illusoire. La méthode s’avère plus efficace pour l’accès au logement social : une garantie apportée par l’Etat aux plus humbles, permet d’accéder à des crédits hypothécaires et d’acquérir un logement sur le marché privé. L’Etat ne construit donc pas des logements sociaux , il n’en attribue pas, ( pas de clientélisme ) , il n’alourdit pas la dépense publique, il n’est pas bâtisseur. Et, c’est avant tout pour les régimes de retraite que la méthode chilienne est la plus prisée, alliant justice sociale et efficacité économique.
Les Chiliens ont le choix entre l’adhésion à un régime de retraite public minimum ou une retraite privée par capitalisation . Chacun doit donc adhérer à un régime: 10% des salaires au minimum , sont affectés aux retraites et plus si on le désire Les retraites privées par capitalisation sont gérées par des compagnies d’assurance agréées par l’Etat , en concurrence entre elles. Les fonds collectés sont pour l'essentiel investis dans l'éconmie chilienne .La logique du système est comparable à celle des vouchers scolaires : il ne s’agit pas d’une privatisation totale, ni des écoles, ni du logement, ni des retraites puisque l’Etat garantit l’accès aux uns et aux autres, apportant une aide publique aux plus pauvres. Mais il revient au secteur privé de gérer ces services publics, de l’enseignement, de la santé, du logement ou des retraites. La méthode chilienne en principe, ni socialiste, ni libérale associe, en pratique solidarité et efficacité, sans trop porter atteinte au dynamisme économique. La gauche chilienne , au pouvoir, en dénonce les imperfections, ( qui sont incontestables ) , mais elle ne remet pas en cause la méthode Made in Chicago : voici un étrange pays où l’idéologie libérale fonctionne.
(Josep Pla)
Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst
Després de 13 anys d'escriure en aquest bloc pràcticament sense interrumpció, avui el dono per clausurat. Això no vol dir que m'hagi jubilat de la xarxa, sinó que he passat el relleu a un altra bloc que segueix la mateixa línia del Nihil Obstat. Es tracta del bloc The Catalan Analyst i del compte de Twitter del mateix nom: @CatalanAnalyst Us recomano que els seguiu.Moltes gràcies a tots per haver-me seguit amb tanta fidelitat durant tots aquests anys.
divendres, 16 de novembre del 2007
La solució xilena
Guy Sorman passa revista a la situació xilena. Què ha funcionat i què no en l'aplicació del model dels Chicago boys?