La visió de
Bernard Kouchner, ministre francès d'Afers Estrangers i exrepresentant del secretari general de l'ONU al Kosovo.
Nous avons vite compris que la réconciliation ne se ferait pas par le statu quo. Les débordements nationalistes, les haines et les tensions avaient laissé des traces indélébiles, nous savions que plusieurs générations seraient nécessaires et que la séparation devait être envisagée.
L'anàlisi
d'Isabelle Lasserre:
Le nouveau pari des Occidentaux est donc d'attendre que les pays balkaniques se rapprochent de l'Union européenne, quitte à leur faciliter la tâche, espérant ainsi faire baisser les nationalismes. Ce pari est cependant risqué. Certains pays des Balkans, comme le Kosovo, sont en effet à des années lumières des standards occidentaux. Quant à la Serbie, elle s'est récemment éloignée de l'Europe. L'Union européenne, cette grande machine administrative peu efficace qui, pour les Serbes, s'est montrée injuste dans ses décisions, la fait d'autant moins rêver que la Russie de Poutine, avec sa puissance retrouvée, paraît plus attrayante.
Thomas Ferenczi: ha estat justa la secessió de Kosovo?
De Cicéron à Michael Walzer, en passant par Saint-Augustin, de nombreux philosophes ont tenté d'établir une distinction entre les guerres justes et les guerres injustes. Le cas du Kosovo incite à s'interroger pareillement sur la différence entre les sécessions légitimes et les sécessions illégitimes. En acceptant l'indépendance de l'ancienne province serbe, la majorité des Etats de l'Union européenne jugent que ses dirigeants sont dans leur droit. Dans le même temps, en refusant que la décision des Kosovars serve de précédent pour justifier d'autres séparatismes, notamment dans le Caucase, ils respectent d'une manière fort sélective le droit des peuples à l'autodétermination, au risque d'être accusés de pratiquer la politique du deux poids deux mesures.
Per l'historiador
Serge Métais l'Estat-nació ja no és un model:
Quoi qu'il en soit des origines de la diversité culturelle ou de la «multiethnicité» du Kosovo, il demeure que le nouvel État n'a pas vocation à être un État-nation. Il ne doit pas être conçu comme l'État d'une nation, mais comme celui de ses citoyens, qu'ils s'identifient à la nation albanaise, à la nation serbe ou à d'autres nations. Le serbe sera nécessairement, avec l'albanais, langue officielle au Kosovo. Albanais et Serbes y seront citoyens d'un même État sans pour autant avoir vocation à former une «nation kosovare».
Tout cela est difficile à concevoir en France où, depuis la Révolution, le peuple français se serait constitué en nation. La nation serait affaire de volonté politique. Ainsi confond-on, chez nous, les concepts de nationalité et de citoyenneté. C'est à une autre conception de l'État que nous invite le Conseil de l'Europe pour lequel «la protection des minorités nationales et des droits et libertés des personnes appartenant à ces minorités fait partie intégrante de la protection internationale des droits de l'homme». Cette conception s'impose partout en Europe, du Royaume-Uni, où l'Écosse est une nation, à la Roumanie où le statut de minorité nationale est reconnu aux Hongrois de Transylvanie. Soucieuse de la protection des droits de la minorité serbe au Kosovo, l'Union européenne devra veiller à ce que le nouvel État ne soit pas seulement l'État de sa majorité albanaise, mais aussi celui de sa minorité serbe. C'est la seule option viable non seulement pour le Kosovo, mais aussi pour l'intégration européenne de la Serbie.