Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst

Després de 13 anys d'escriure en aquest bloc pràcticament sense interrumpció, avui el dono per clausurat. Això no vol dir que m'hagi jubilat de la xarxa, sinó que he passat el relleu a un altra bloc que segueix la mateixa línia del Nihil Obstat. Es tracta del bloc The Catalan Analyst i del compte de Twitter del mateix nom: @CatalanAnalyst Us recomano que els seguiu.

Moltes gràcies a tots per haver-me seguit amb tanta fidelitat durant tots aquests anys.

dimarts, 1 d’abril del 2008

El narcisisme conspiranoic

Robert redekder, el professor i filòsof franc ès que viu sota protecció policial per estar amenaçat de mort per grups islamistes, ha publicat a Le Monde un article sobre les teories de la conspiració.
En apparence, il s’agit d’une négation généralisée : nier par principe toute vérité attestée par des procédures reconnues et diffusée par les canaux habituels. En réalité cette négation masque une double affirmation : d’une part, toute vérité officielle, fût-elle inscrite dans les livres d’histoire, n’est que mensonge ; d’autre part, la vérité cachée est le contraire de ce qu’on nous dit. On nous dit que Coluche est mort d’un accident, le vrai est qu’il a été assassiné ! On nous dit qu’Al-Qaida a commis les attentats du 11-Septembre, le vrai est que ce sont les Américains qui en sont les auteurs ! On nous dit que l’homme a marché sur la Lune ? Mensonge ! La preuve ? Cette fable profite aux Américains ! La dialectique conspirationniste postule que la vérité est l’exact contraire de la vérité affirmée et attestée. Cette dialectique ne s’alimente que de quelques détails insignifiants mis en exergue au titre de preuves.

Rien de plus dangereux que ce tour d’esprit ! On y reconnaît la logique négationniste. Le succès dans les masses de cette façon de raisonner faux, conduisant à tenir pour vérité le contraire de la vérité dès lors que celle-ci est officielle, ne laisse pas d’inquiéter - c’est ainsi qu’argumentent les négationnistes, ces autres faussaires de l’histoire.

On devine les avantages narcissiques de la croyance dans cette théorie : son adepte s’épanouit dans le sentiment de détenir un secret d’une extrême importance. Il jouit d’en savoir plus que les plus grands savants. Il n’a pas eu à produire d’efforts pour s’élever au-dessus des sommités, il lui a suffi d’appliquer une disposition d’esprit : le rejet de toute vérité affirmée officiellement. Dans cette négation triomphe le ressentiment contre les élites de la connaissance et se déploie une figure contemporaine de l’anti-intellectualisme. Plus gratifiant encore : l’adepte de cette théorie éprouve l’ivresse d’avoir réussi à déjouer un piège collectif, dans lequel l’humanité ordinaire tombe. Il se découvre plus malin que le conspirateur qui, sous des guises diverses, trompe l’humanité depuis des siècles !