Les partis socialistes européens n’ont pas su réagir de manière convaincante à la crise en raison de leurs divisions internes. Malgré leur profession de foi anticapitaliste, ces partis en sont tous venus (plus ou moins) à accepter l’économie de marché comme fondement de l’économie. Depuis 1991 et l’effondrement du système soviétique, la gauche a de plus perdu tout modèle dont s’inspirer pour s’opposer au capitalisme.
Bien que la gauche européenne prétende croire aux forces du marché, elle reste déchirée par une contradiction intrinsèque entre ses racines anticapitalistes et sa récente conversion à l’économie de marché. La crise actuelle est-elle une crise fondamentale du capitalisme ou juste une phase passagère ? Cette polémique alimente les débats des intellectuels de gauche, des experts, et des politiciens dans les cafés et les shows télévisés de toute l’Europe.
Cette incohérence interne alimente une lutte brutale pour le pouvoir. En France et en Allemagne, une nouvelle extrême gauche – composée de trotskystes, de communistes et d’anarchistes – renaît de ses cendres pour s’imposer à nouveau comme une force politique. Parmi ces fantômes ressuscités, on peut citer Die Linke (La Gauche) d’Oskar Lafontaine en Allemagne, ainsi que divers mouvements révolutionnaires en France : l’un deux vient de se baptiser Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Son dirigeant, un ancien facteur (Besancenot), a affirmé que dans les circonstances actuelles, il entrait dans la « résistance », un terme évoquant les luttes de l’époque hitlérienne. Quand à savoir quelle véritable alternative au capitalisme cette extrême gauche compte proposer, impossible à dire.
Face à ce nouveau radicalisme, qui attire quelques membres des partis socialistes traditionnels, que sont censés faire les dirigeants socialistes ? Lorsqu’ils penchent vers les trotskystes, ils perdent le soutien des membres « bourgeois » ; lorsqu’ils suivent la voie centriste, comme le parti social-démocrate en Allemagne, le parti « La Gauche » gagne du terrain. La conséquence de ce dilemme est que les partis socialistes européens semblent paralysés : en France, c’est clair.
(Josep Pla)
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dimecres, 17 de desembre del 2008
La paràlisi socialista
Guy Sorman: