Pour l’immédiat, je suis de ceux qui croient à un maintien de son nouveau parti et à un succés électoral de ce dernier, car dans une période de deuil et de traumatisme, les électeurs vont vers les plus rassurants. Or, ni Amir Peretz, le syndicaliste devenu chef des travaillistes, ni Netanyahou ne sont des figures rassurantes. Le premier manque totalement de crédibilité “sécuritaire” et a commis la grave erreur de laisser partir Shimon Peres et Ehud Barak, le second fait peur par son extrémisme, et la dépendance de ce qui reste du Likoud vis a vis des colons jusqu’au boutiste et des allumés mystiques du Grand Israel. A moins que Kadima se saborde par une guerre des chefs pour la succession, il lui reste de bonnes chances de l’emporter le 28 mars…També m'he assabentat per aquesta anotació que Rosenzweig està preparant una biografia de Sharon. Rosenzweig és autor de "Carta als meus amics propalestins", un llibre del que en tinc bones referències però que encara no he llegit.
Si he llegit, però, l'última anotació de Ludovic Monnerat sobre Sharon i la seva canonització compulsiva. Afinada i afilada.
En réalité, Sharon était et est toujours resté un combattant, un homme de guerre, parce qu'il a compris voici belle lurette que face à un ennemi irréductible, seule la victoire et la supériorité peuvent mener à la paix et à la sécurité. Parvenu au sommet du pouvoir par une guerre qu'il a pressentie et non déclenchée, il a dû sa popularité renouvelée et sa stature de rassembleur à sa volonté et à sa capacité de mener cette guerre et de la gagner, imposant aux Palestiniens une défaite autoalimentée qui restera la plus belle manoeuvre offensive de sa carrière. Sa conduite efficace d'un conflit asymétrique, remporté lorsqu'il a été "resymétrisé", sera d'ailleurs à n'en pas douter l'objet de nombreuses études dans les années à venir. Et ces études montreront qu'Ariel Sharon n'a fait aucun compromis avec la sécurité à terme de son pays, et qu'il n'aurait jamais ordonné le retrait de Gaza s'il ne promettait pas un avantage stratégique majeur. En se focalisant sur les antagonismes et non les apparences, les militaires font bien mieux la paix que les diplomates.
Cette réalité est naturellement impossible à admettre pour ceux qui ont fustigé pendant des années la politique d'Ariel Sharon, et affirmer que ce dernier a vécu une métamorphose ou un renoncement a pour but de dissimuler leurs propres erreurs et aveuglements. L'héritage intellectuel et pratique de l'actuel Premier ministre est trop dérangeant pour être accepté tel quel : il doit être filtré, corrigé et purifié pour recevoir l'onction bien-pensante et permettre à ceux que les faits ont contredits de recycler leur message. C'est ainsi que la canonisation partielle mais significative d'Ariel Sharon annonce déjà le dépoussiérage de ces concepts étranges, "Accords d'Oslo", "Initiative de Genève" ou "feuille de route", dont le même Sharon a démontré avec force la fondamentale inanité. Le vrai drame de sa disparition réside dans l'inachèvement de son oeuvre, dans le risque que la division intérieure amène Israël à perdre l'initiative et à manquer ce qui est à la portée de sa main : une imposition de la paix qui ne laissera à ses ennemis, pour un temps du moins, aucune chance de faire la guerre.