Els que surten al carrer no ho fan, com els de maig del 1968, per canviar el món sinó perquè no canviï. Ho diu l’editorialista de Le Figaro Nicolas Barré.
Le spectacle français suscite incrédulité et effarement à l'étranger, et il y a de quoi. Il est partout admis, sauf apparemment en France, qu'une entreprise n'embauchera pas s'il est trop difficile et trop coûteux de licencier. La période d'essai de deux ans ? Il s'agit moins de vérifier que la personne employée est la bonne, que de s'assurer que l'emploi qu'elle occupe est durable. Deux ans ? Mais c'est la norme, en Allemagne, pour les CDI !... Enfin, si l'entreprise a investi deux ans pour former un employé, croit-on vraiment qu'elle s'empressera de gaspiller cet investissement dès la fin de la période ?
Arguments manifestement difficiles à faire entendre. Ce qui frappe, finalement, dans le mouvement anti-CPE, c'est son extrême conservatisme. Aussi dérangeant que cela puisse paraître, le marché du travail français se caractérise par des privilèges pour les deux tiers des employés bien installés dans leur emploi et par de l'insécurité pour les autres, jeunes pour la plupart. Or que voit-on ? Au lieu de secouer ce statu quo, ces derniers se battent pour le préserver, dans une sorte de Mai 68 à l'envers. On ne manifeste pas pour changer le monde, mais pour que l'Etat empêche le monde de changer. Triste gâchis.