El judici sobre la manipulació d'aquelles imatges comença en un moment molt oportú, just després dels escàndols que han afectat els gran mitjans de comunicació i les principals agències internacionals de notícies durant la recent guerra del Líban per la falsificació de fotografies i l'emissió de reportatges controlats pels milicians de Hezbollah.
Per aquest motiu, alguns analistes dónen a aquests judicis de París una importància parl·lela a la que va tenir en el seu moment l'afer Dreyfus. Uns judicis en el que s'enfronta el dret dels ciutadans a una informació veraç i el més objectiva possible dels fets amb al periodisme "interpretador" que justifica la manipulació perquè "la imatge correspon a la realitat del conjunt, potser no pertany a l'esdeveniment concret però és versemblant perquè correspon a la realitat de la situació a Cisjordània i Gaza". (Paraules de Charles Enderlin, autor del reportage sobre la mort d'Al-Durah).
Una de les personalitats que ha estudiat a fons aquest afer és el medievalista nord-americà, Richard Landes, membre del departement d’historia de la Universitat de Boston. Landes és especialista en els orígens de la societat europeu a finals del primer mil·leni. Us reprodueixo la primera part d'un article escrit amb motiu de l'inici dels judicis pel seu interès i pels nombrosos enllaços que proporciona:
Deux de ces procédures ont été initiées par France 2 et Charles Enderlin fin 2002, quand sont apparues les premières preuves de grave négligence ou de manipulation criminelle, entraînant des manifestations autour de l’affaire. Ces éléments de preuve étaient un court documentaire de l’agence Mena et le reportage, plus long, d’Esther Schapira Trois balles et un enfant mort. La troisième, mais qui sera jugée en premier, a débuté deux ans plus tard et concerne un article de Philippe Karsenty, sur son site de surveillance des médias, Media Ratings, dans lequel il affirme explicitement que le reportage Al-Durah est une mise en scène et que des têtes [à la direction de France 2] devraient tomber. Les poursuites ont été lancées à une époque où la version de France 2 était pratiquement admise par tous, y compris par les Juifs. En ce temps-là, France 2 pouvait compter sur un large soutien des autres journalistes. Les plaignants tentent de s’appuyer sur la loi de 1881, conçue pour empêcher les journalistes d’abuser de la liberté de la presse pour diffamer des personnes, pour réprimer la critique publique d’une négligence journalistique qui diffame tout un peuple.
Mais depuis, bien des choses ont changé. Le texte de Fallow dans Atlantic Monthly, de nombreux articles sur le Web et le billet de Nidra Poller dans Commentary ont ébranlé les milieux informés. Seuls ceux qui n’ont pas eu connaissance des éléments apparus adhèrent encore à la thèse 1 (le petit Mohammed tué délibérément par les Israéliens) même si la plupart des autres n’osent envisager la thèse 5 (mise en scène). De plus, les documents publiés sur le site Second Draft permettent à tout un chacun de se faire sa propre opinion, et le terme Pallywood s’est non seulement répandu, mais a encouragé un regard sceptique sur les efforts palestiniens et aujourd’hui libanais de produire de nouvelles images emblématiques de sympathie et de haine.
Mais cette évolution va bien plus loin, jusqu’à toucher la crème des médias français. En novembre 2005, le scandale a failli éclater quand deux journalistes indépendants, Daniel Leconte, d’Arte et Denis Jeanbar, de l’Express, ont visionné les rushes du caméraman palestinien Talal Abou Rahmeh, filmés dans la demi-heure précédant l’affaire. Leur embarras était palpable. Apparemment, Denis Jeanbar et Daniel Leconte ont été aussi surpris que je l’avais été [en découvrant ces rushes en octobre 2003], et ont exprimé leur sentiment sur ces mises en scène à répétition. Le patron d’Enderlin leur fit la même réponse qu’Enderlin m’avait faite : « Oh, ils font ça tout le temps. » À quoi Denis Jeanbar répondit « peut-être que vous, vous le savez, mais pas les téléspectateurs. »
Et ils ne le savent toujours pas. Les mécanismes qui préservent les médias d’avoir à admettre leur erreur dans cette affaire se sont déployés. Des gens influents n’ont pas ménagé leurs efforts pour détourner les deux journalistes indépendants du dossier. Si le public pouvait voir ces rushes, ce trouble privé pourrait se transformer en catastrophe fatale pour France 2.
En fin de compte, les enjeux ne résident pas dans les subtilités des méandres de la justice française, mais dans l’aptitude de la France à faire face aux défis du XXI e siècle. C’est une affaire Dreyfus à l’échelle internationale ; un succès ou un échec auront des conséquences mondiales.