Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst

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divendres, 8 de setembre del 2006

La tirania que tant van estimar

Avui es compleixen 30 anys de la mort de Mao. Un aniversari que la maolatria europea supervivent celebra encara a través d'un reportatge de 4 hores a la cadena europea Arte.

Aquest és el comentari de Guy Sorman:

Il y a trente ans disparaissait Mao : la chaîne de télévision franco-allemande Arte , cette semaine, lui consacre un film trés élogieux en accord total avec la ligne officielle du Parti communiste chinois . Mais comment , diable , en Europe ( les Chinois eux , n'avaient pas le choix ) put -on être maoïste et pour certain le rester?

Car Mao Tsé-Tung, tout de même, combien de morts ? Entre guerre civile, famine organisée, purges et révolution culturelle : quarante millions de victimes, soixante millions ? Impossible de prétendre que l’on ne savait pas. Dès 1971, l’écrivain Simon Leys ( Les habits neufs du Président Mao ) publié par René Viénet ( par ailleurs, auteur du film culte « Chinois , encore un effort pour devenir révolutionnaires ») révèlent à l’Occident les massacres de la révolution culturelle. Il n’empêche, c’est inexplicable, que la même année, Maria-Antonietta Macchiocchi, philosophe italienne qui fait autorité à Paris autant qu’à Rome, publie un ouvrage à la gloire de Mao. Dans De la Chine, on lit « la révolution culturelle inaugurera mille ans de bonheur » , tout un programme. Mao ? Macchiocchi le trouve « génial ». Forcément génial . Comme Staline, qualifié lui aussi , par Louis Aragon, en 1953 , de génial. D’une génération l’autre, une certaine intelligentsia ne se refait pas , comme s’il était essentiel de ne voir rien, ou feindre de ne voir rien, de manière à se tromper d’avenir, toujours.
En 1974, Roland Barthes, grand maître des lettres françaises, se rend en Chine. Et en revient enthousiaste, c’est inévitable ; dans ses bagages, deux grands écrivains, Philippe Sollers et Julia Kristeva. Eux aussi enthousiastes, évidemment . Sollers,retour de Pékin, déclare avoir vu la « vraie révolution anti-bourgeoise ». De ses propres yeux . Dans sa narration de voyage intitulée Des Chinoises, Kristeva écrit : « Mao a libéré les femmes » et « résolu la question éternelle des sexes ». La violence ? Elle-même « n’a constaté aucune violence ». À sa décharge, en 1974, les corps qui pendaient aux arbres de Canton avaient été décrochés ; mais le laogaï, ce goulag chinois, affichait complet. Soixante millions de morts donc , « pas constatés » : de si discrètes victimes. On s’en voudrait d’oublier les nouveaux philosophes médiatiques de l’époque, Christian Jambet et Guy Lardreau : Mao, déclarent-ils en 1972, est la « résurrection du Christ » et Le petit livre rouge, « la réédition des évangiles ».
1976, Mao disparaît : les troupes de Jean-Paul Sartre placardent sur les monuments de Parsi son portrait voilé de noir . Sartre, directeur du journal La Cause du peuple, maoïste sans même qu’il lui fut nécessaire de se rendre en Chine.
Comment des intellectuels remarquables, Sartre, Barthes Kristeva et d’autres - ce n’est pas insignifiant - purent-ils ne rien constater, ou le prétendre, ne pas être solidaires des victimes, ne pas voir le peuple chinois ? Comment et pourquoi crurent-ils possible ou nécessaire de pactiser avec Mao le bourreau ? Il y a là un grand mystère. Ou un amoralisme sans faille . Ce qui a lié une certaine intelligentsia aux tyrans, Staline, Mao, Castro, on doutera que ce fut la quête de la liberté, de la justice, de la démocratie ; ces valeurs-là n’étaient proclamées qu’à l’usage des gogos. Au-dessus de la liberté, de la justice, etc.... notre certaine intelligentsia a adoré la violence révolutionnaire, l’esthétique de la violence .N’est-ce pas le spectacle de la révolution qui plut aux Sartre, Barthes et compagnie ? Les rouges et les gris de la Cité interdite. Quand Macchiochi annonce que Mao « fonde, enfin, un communisme non bureaucratique », elle est assez fine pour savoir que c’est faux. Tous ont obligatoirement lu Simon Leys ; ils n’ont pu ignorer Alain Peyrefitte. Peyrefitte fonde un culte révérencieux de la Grande Chine et de son Grand Timonier ; mais en 1973, dans Quand la Chine s’éveillera, il fait état de cadavres que la Rivière des Perles charrie vers Hong Kong. Il eut été impossible à nos maoïstes de n’en rien savoir .


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