Sí, respon Monnerat: el caos com a arma estratègia
Est-ce ainsi une coïncidence si des écoles sont prises pour cibles aussi bien dans le sud afghan, dans l’ouest irakien qu’en banlieue parisienne ? Que l’incendiaire soit un « étudiant en religion » obscurantiste, un extrémiste sunnite en quête de pouvoir ou un « jeune » immigré désoeuvré, c’est bien le même symbole qui est visé : celui de la connaissance gratuite, de l’autorité cognitive et laïque, d’une société visant à reproduire un modèle d’éducation occidental. En d’autres termes, les motivations pour l’action diffèrent, mais les actions elles-mêmes sont convergentes. Les infrastructures éducatives sont un enjeu à long terme, une condition essentielle pour influencer les esprits, mais aussi un facteur d’ordre et d’ascension sociaux, une source de progrès individuel et collectif pouvant polariser ceux qui, à tort ou à raison, s’en considèrent exclus et le revendiquent.
Toutefois, les autres infrastructures sont également visées de façon systématique, comme les moyens de transport et de communication, ainsi bien entendu que les services publics liés à la sécurité et les forces chargées de les fournir. Ici, les enjeux sont souvent à court terme : il s’agit en premier lieu de s’assurer la liberté d’action nécessaire, de manière directe (confrontation des forces) ou indirecte (diversion des forces), afin de préserver ou d’étendre les intérêts financiers d’une économie souterraine et illégale. Mais ces attaques multiples et limitées ont également un effet psychologique, un impact sur les perceptions et les comportements : en recherchant un pourrissement constant de la situation, elles sapent progressivement la légitimité des pouvoirs publics par le spectacle de leur impuissance, et par le discrédit qui en résulte. Ou comment faire du chaos une arme stratégique.