Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst

Després de 13 anys d'escriure en aquest bloc pràcticament sense interrumpció, avui el dono per clausurat. Això no vol dir que m'hagi jubilat de la xarxa, sinó que he passat el relleu a un altra bloc que segueix la mateixa línia del Nihil Obstat. Es tracta del bloc The Catalan Analyst i del compte de Twitter del mateix nom: @CatalanAnalyst Us recomano que els seguiu.

Moltes gràcies a tots per haver-me seguit amb tanta fidelitat durant tots aquests anys.

dimecres, 6 d’agost del 2008

Pequín ha guanyat els Jocs

Guy Sorman:
Le Parti communiste chinois dispose d’un grand avantage sur les dirigeants occidentaux : il a une stratégie claire, il sait où il va, il y va avec détermination et, en l’absence de démocratie interne, nul en Chine n’est en mesure de s’y opposer. Les Jeux Olympiques de Pékin s’inscrivent dans cette stratégie. En face, les Occidentaux sont divisés, hésitants, perplexes, à la fois subjugués par les Chinois et inquiets de leurs ambitions. Les Occidentaux sont également démoralisés, moins certains d’incarner des valeurs universelles qu’au temps de la lutte contre l’Union soviétique ; ils hésitent à opposer aux communistes chinois les principes de la démocratie et des droits de l’homme. Poursuivant cette comparaison avec l’Union soviétique de naguère, la Chine, il est vrai, apparaît moins dangereuse : elle n’est pas mue par un désir de conquérir le monde et elle n’essaie pas de diffuser, au-delà de ses propres frontières, son idéologie intérieure. Enfin, pour les Occidentaux, la Chine est une bonne affaire, réservoir de main-d’œuvre bon marché et de profits. Les dirigeants chinois ayant attentivement étudié comment fonctionnent les élites occidentales, y compris dans les médias, sont devenus habiles à séduire, convaincre et aussi à corrompre : la plupart des visiteurs occidentaux en Chine, à peine la frontière franchie, perdent tout sens critique. L’habilité chinoise face à cette démission morale en Occident explique comment et pourquoi Pékin a obtenu les Jeux Olympiques en l’échange de vagues promesses non tenues sur la démocratisation de la Chine. Les journalistes, ébahis, découvrent qu’ils ne peuvent pas travailler librement. Mais il est trop tard pour s’en plaindre : et a t-on imaginé un instant que le Parti communiste chinois tiendrait ses promesses ?

Les dirigeants chinois savent que les journalistes occidentaux ne boycotteront pas les Jeux Olympiques pour si peu : il leur coûterait plus de partir que de rester. Le Comité olympique international est tout autant pris au piège. Les dirigeants occidentaux aussi. Un piège qui a parfaitement fonctionné après la révolte des Tibétains. On se souvient, qu’au nom de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy avait subordonné sa présence à l’ouverture des Jeux à des négociations avec le Dalaï Lama. Le Parti communiste a immédiatement accepté de faire semblant de négocier tout en menaçant la France d’annuler quelques contrats d’achat de centrales nucléaires : l’Union européenne que préside Sarkozy a cédé en rase campagne. Ce qui était prévisible puisque l’Occident n’a ni principe ni stratégie.

Les Chinois savent aussi que l’indignation des Occidentaux est toujours brève : les arrestations massives de dissidents tibétains, d’intellectuels démocrates, de journalistes audacieux, d’avocats indépendants depuis le début de 2008, ne suscitent à l’Ouest que des vaguelettes qui retombent en quelques jours. Après le tremblement de terre de Sichuan, on s’est émerveillé en Europe de ce que les organisations humanitaires et les médias aient soudain accès aux régions sinistrées : certains annonçaient déjà le dégel de la dictature. Puis, sans surprise, la police chinoise a incarcéré les parents qui osaient protester sur internet contre les défauts de construction des écoles où sont morts leurs enfants. Ici, on est déjà passé à autre chose.