Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst

Després de 13 anys d'escriure en aquest bloc pràcticament sense interrumpció, avui el dono per clausurat. Això no vol dir que m'hagi jubilat de la xarxa, sinó que he passat el relleu a un altra bloc que segueix la mateixa línia del Nihil Obstat. Es tracta del bloc The Catalan Analyst i del compte de Twitter del mateix nom: @CatalanAnalyst Us recomano que els seguiu.

Moltes gràcies a tots per haver-me seguit amb tanta fidelitat durant tots aquests anys.

dimecres, 23 d’agost del 2006

Qui ha guanyat la guerra?

En el pla militar, Israel.
Una victòria per punts, segons la majoria d'especialistes en temes militars.

"Alternative Stream" diu:
Tout d’abord, sur le plan strictement militaire, et malgré les dires de beaucoup, la victoire, bien que légère, revient clairement à Israël. En effet, tant au niveau matériel qu’humain, les pertes du Hezbollah se révèlent, malgré le blackout médiatique imposé par le celui-ci, incommensurablement plus élevées (approximativement de l’ordre de 6 contre un pour le nombre de combattants tués). Ces pertes sont d’autant plus importantes que c’est un arsenal et des fortifications constituées depuis plus de vingt ans qui ont été largement endommagés (309 lanceurs et près d’une quarantaine de tunnels détruits…). Et la nature propice au harcèlement des roquettes tirées par le Hezbollah - aisément dissimulables, transportables et installables - doit permettre de relativiser la puissance du mouvement terroriste au terme de ce conflit. Par ailleurs, la saignée opérée sur le réservoir humain de l’organisation d’Hassan Nasrallah ne doit pas non plus être sous-estimée. Loin d’être de simples civils ayant pris les armes, les hommes perdus par le Hezbollah constituaient l’élite - très difficilement remplaçable - de ses troupes: des combattants aguerris, très entraînés, équipés au niveau de soldats conventionnels (drones, radars, lunettes de vision nocturne…) et passés maître dans l’art de la guerre asymétrique. Bref, des combattants d’un tout autre niveau que les militants armés palestiniens que Tsahal, qui a perdu 116 soldats durant ce conflit, affronte quotidiennement. L’affaiblissement de la milice chiite, bien qu’insuffisant pour inhiber ses capacités de nuisance et d’influence, est donc néanmoins réel: son absence de réaction suite aux dernières opérations israéliennes est un signe qui ne trompe pas. Toutefois, si l’organisation semble pour le moment avoir regagné les ténèbres, c’est indubitablement pour préparer l’éventuel second round qui risque d’être beaucoup plus décisif et qu’elle aura certainement plus de mal à affronter.

Ludovic Monnerat:
De toutes parts est propagée l'impression d'une défaite militaire et stratégique d'Israël, coupable d'avoir gravement sous-estimé les capacités du Hezbollah et de s'être attaque à plus fort que lui. On en viendrait presque à oublier les pertes terribles de la milice chiite, les combattants aguerris et les stocks de munitions qu'elle mettra des années à remplacer, et l'annihilation qu'elle a frôlée !

Au-delà de la capitalisation politique de cette saignée, à laquelle Nasrallah et consorts se livrent aujourd'hui mais qui sera bien vite diluée dans les tourbillons de l'actualité, il est bon de rappeler certaines réalités. Premièrement, la branche armée du Hezbollah est largement équipée et entraînée comme des forces non conventionnelles de type militaire, avec par exemple des appareils de vision nocturne, des armes de précision et des missiles antichar très performants ; une organisation tirant des TOW ou des Kornet ne répond pas vraiment au stéréotype de la guérilla populaire. Autrement dit, le Hezbollah a mené un combat d'infanterie basé sur l'usure, les actions dispersées de petites unités s'appuyant sur un terrain renforcé, le cumul des accrochages censés être furtifs et mortels pour une armée lente et lourde.

Le problème, c'est que la plupart des unités de Tsahal n'ont pas tardé à faire la différence entre le Hezbollah et les bandes armées palestiniennes, entre des unités irrégulières prêtes à se battre jusqu'à la mort et des essaims de combattants majoritairement ineptes, de sorte que ces accrochages ont presque toujours tourné au bain de sang pour la milice chiite. Si Israël a abusé de la puissance aérienne et en a payé le prix politique, son emploi de l'infanterie - bien plus que des blindés - contre le Hezbollah a été judicieux. La réactivité, la mobilité et la précision des fantassins israéliens leur ont permis de sortir vainqueurs d'un combat très difficile : celui consistant à entrer dans un secteur lourdement fortifié, face à un adversaire préparé depuis des années à le défendre, pour rechercher ce dernier et le détruire.
En el pla mediàtic, Hezbollah

"Alternative Stream"

Sur le plan médiatique, la victoire revient cette fois clairement au Hezbollah. Le mouvement chiite, passé maître dans la communication en temps de guerre, et aidé en cela par les frappes aériennes israéliennes spectaculaires sur les infrastructures civiles, est en effet parvenu à s’attirer les faveurs de l’opinion publique internationale ou, du moins, occidentale. “Guidant” et “conseillant” les journalistes - ce dont certains n’ont pas manqué de s’offusquer - , imposant le silence sur ses pertes ou organisant des opérations de manipulation - notamment lors des évènements controversés de Cana, sur lesquels l’Associated Press a finalement décidé de lancer une investigation - l’organisation paramilitaire islamiste aura clairement montré ses talents de communication. Et certains scandales de malversation médiatique, comme celui entourant le photographe de Reuter Adnan Hajj, n’auront pas inversé la tendance. En outre, le Hezbollah, pour avoir fait face “avec succès” à la puissance israélienne, dispose désormais d’une aura indéniable au sein du monde arabo-musulman. Par ailleurs, sur le plan intérieur, il est fort à parier qu’en l’absence d’initiative gouvernementale en la matière, les activités sociales et de reconstruction menées par la milice paramilitaire chiite renforceront son influence et son prestige. Prestige au pays du Cèdre qu’il convient toutefois de ne pas surévaluer; la majorité des Libanais n’ayant que peu d’estime pour cette organisation parasite.
Ludovic Monnerat:
les tergiversations politiques et la timidité opérative des Israéliens sont la principale cause de leur succès limité. Ils ont réagi rapidement face à l'ouverture stratégique que le Hezbollah leur a fournie sur un plateau, mais ils n'ont pas su pleinement adapter le rythme et la modalité des opérations au caractère ponctuel de cette ouverture. Ce qui est une constante : dans un affrontement du fort au faible, ce sont les faiblesses du fort qui sont décisives, et pas les forces du faible. Le Hezbollah a tout jeté dans la bataille, a sacrifié ses meilleurs hommes comme ses meilleurs équipements, pendant qu'Israël, malgré un soutien populaire très fort, s'est longtemps escrimé à éviter tout ce qui pouvait ressembler à une opération massive. Jusqu'à accepter une résolution de l'ONU qui place la communauté internationale devant ses responsabilités.

La segona volta, gairebé inevitable, decidirà la victòria d'Israel, segons Alternative Stream:
Si la mince victoire militaire d’Israël a été occultée par sa débâcle médiatique, si ses erreurs n’ont été corrigées que tardivement et que la résolution onusienne risque, dans les faits, de se réveler inefficace, il est au contraire fort probable que le second round, s’il a effectivement lieu, aura une conclusion nettement plus décisive et probablement plus favorable pour l’Etat juif.
Monnerat, conclou:
les tergiversations politiques et la timidité opérative des Israéliens sont la principale cause de leur succès limité. Ils ont réagi rapidement face à l'ouverture stratégique que le Hezbollah leur a fournie sur un plateau, mais ils n'ont pas su pleinement adapter le rythme et la modalité des opérations au caractère ponctuel de cette ouverture. Ce qui est une constante : dans un affrontement du fort au faible, ce sont les faiblesses du fort qui sont décisives, et pas les forces du faible. Le Hezbollah a tout jeté dans la bataille, a sacrifié ses meilleurs hommes comme ses meilleurs équipements, pendant qu'Israël, malgré un soutien populaire très fort, s'est longtemps escrimé à éviter tout ce qui pouvait ressembler à une opération massive. Jusqu'à accepter une résolution de l'ONU qui place la communauté internationale devant ses responsabilités.
Derrière les grandes déclarations du monde arabo-musulman se cache la réalité de cette retenue, et de son raisonnement essentiel : la volonté de ne pas être lié, de conserver toute sa liberté d'action pour faire face aux prochaines étapes du conflit. Déjà, les Israéliens ont tiré les leçons de leur imprudence en relançant les projets de défense antimissile et antiroquette sur leur frontière nord ; déjà, ils étudient la manière de mieux protéger leurs chars contre les missiles modernes, tout en exploitant la mine de renseignements capturée. La carte Hezbollah ayant été jouée, maîtrisée, analysée et bientôt totalement contrée, elle perd son intérêt à court et moyen terme dans le jeu iranien. Au contraire, le jeu israélien reste dans l'ombre, ses capacités incertaines, sa volonté imprévisible, surtout en rapport avec un jeu américain qui peut soudain abattre ses propres cartes.