Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst

Després de 13 anys d'escriure en aquest bloc pràcticament sense interrumpció, avui el dono per clausurat. Això no vol dir que m'hagi jubilat de la xarxa, sinó que he passat el relleu a un altra bloc que segueix la mateixa línia del Nihil Obstat. Es tracta del bloc The Catalan Analyst i del compte de Twitter del mateix nom: @CatalanAnalyst Us recomano que els seguiu.

Moltes gràcies a tots per haver-me seguit amb tanta fidelitat durant tots aquests anys.

dimarts, 1 de novembre del 2005

Deixeu de mentir-nos!

Moltes vegades discrepo del que diu i escriu Bernard Kouchner, però té la virtud de parlar clar i de dir el que pensa encara que no sigui "políticament correcte". Kouchner té la virtud de no ser un dogmàtic i de pensar pel seu compte. Es per això que sempre val la pena llegir-lo. Ara ha arribat a les meves mans un article publicat a "Le Monde" el mes de juliol que us recomano.
Notre pays traverse aujourd'hui une crise majeure, face à laquelle les solutions d'hier et les clivages simplistes sont non seulement dépassés, mais nocifs.

Avec plus de 10 % de chômeurs, un jeune sur quatre sans travail et un Français sur cinq sans formation, un million d'enfants pauvres, des hôpitaux saturés, une assurance-maladie qui vit à crédit aux dépens des générations futures, le système social français n'est plus un modèle pour personne ; au mieux, c'est un vestige.

Notre économie va dans le mur : les comptes publics sont à la dérive, l'Etat dépense chaque année 25 % de plus que ses recettes, les exportations régressent. Dans quinze ans, avec l'allongement de la durée de vie, notre pays comptera 30 % d'actifs et 70 % d'inactifs. La France, qui constituait pour tant de peuples un espoir de liberté et de justice dans le désordre des nations, se retrouve isolée dans le monde, marginalisée en Europe, réduite à des postures d'arrogance ou de repli impuissant. La voix qui hier portait loin et haut notre message dans les pays démunis n'est plus entendue. Le bilan n'est pas réjouissant pour un peuple capable de grandes et fécondes exaltations, mais prompt à l'inquiétude, et même à l'angoisse.

Qui peut croire, face à un tel constat, que le désarroi d'un pays où les extrêmes recueillent plus de 30 % des voix, où tous les grands partis de gouvernement sont désavoués, se résoudra par la création d'un CDD de deux ans ou l'alliance contre nature de la social-démocratie et du trotskisme ?

Cessons de nous mentir : nous n'avons pas vu le monde changer. Nous avons échoué à faire aimer l'Europe. Nous avons soutenu des dictatures et brocardé les droits de l'homme. Ce n'est pas un hasard : nous étions recroquevillés sur nos certitudes. Sans repères et sans projet, perdant jour après jour son rang, sa puissance, son dynamisme, notre pays va mal.

Ceux qui prétendent aujourd'hui le contraire ne sont pas seulement des menteurs ou des égarés, ce sont des malfaisants. Moi qui me suis tant battu pour dénoncer le malheur des pays en détresse, je ne puis assister immobile à la déroute morale, politique et économique de mon propre pays.

Il est criminel de faire comme si la France traversait un simple trou d'air dont nous pourrions sortir par des politiques héritées des années 1960. Le projet européen, qui porte pourtant notre avenir, est aujourd'hui au point mort. Au-delà de l'unité de façade affichée à Gleneagles, nous devons affronter un fascisme islamique ­ à ne pas confondre avec l'immense majorité de l'islam ­ qui s'attaque avec la pire des lâchetés à nos sociétés démocratiques. La débâcle intellectuelle que nous vivons appelle des solutions radicalement nouvelles. Elle demande un véritable effort d'honnêteté et d'information, d'explication et d'implication. Notre pays y aspire.