Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst

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dilluns, 29 de gener del 2007

El “lobby” de la Bíblia climàtica

Avui ha començat a París una nova cerimònia de la més existosa operació de “lobbing” científic internacional de l’últim mig segle, només comparable –en paraules de “Le Monde”- a la campanya per a la consecució de la bomba atòmica pels Estats Units durant la segona guerra mundial. Es tracta de l’operació consistent a mantenir com a primera preocupació internacional la hispòtesi del canvi climàtic d’orígen humà. Uns 500 delegats del Grup Intergovernamental sobre l’Evolució del Clima de les Nacions Unides tancaran a París, entre avui i divendres, el IV Informe científic global sobre aquesta matèria, és a dir, la nova Bíblia climàtica que fixarà els preceptes de la nova fe per als pròxims cinc anys.

Com tota operació de “lobbing” digne d’aquest nom, al seu darrera hi ha un seguit de persones, grups i institucions que en volen treure un benefici. D’una banda, els científics, que d’aquesta manera obtenen diners en abundància per investigar, viatjar i fer conferències i congresos d’una punta a l’altra del planeta. D’altra banda, els polítics, que troben en la por de la gent a una apocalipsi climàtica una mina electoral que els permet augmentar i crear nous impostos i obtenir més i més poder d’intervenció, justificat en la necessitat de garantir la supervivència de l’espècie. Finalment, el periodisme guanya lectors i/o espectadors al poder explotar a fons la vella màxima de que les “bones notícies són les males notícies”. D’aquesta manera, l’editor troba una beta d’or per augmentar els ingressos i el periodista militant pot predicar amb apariència d’objectivitat científica contra la perversa maldat del sistema de producció industrial-capitalista, culpable de tots els mals haguts i per haver.

Al meu parer, aquesta coincidència d’interessos, aquesta barreja de ciència i política, d’anàlisi científica i d’ideologia revolucionària i ecològica, converteix la hipòtesi de l’escalfament global en inevitablement sospitosa. La quantitat d’interessos personals, científics, polítics i empresarials que s’han creat a l’entorn de la hipòtesi del canvi climàtic d’orígen humà no té la més mínima comparació amb els suposats interessos a favor de les petroleres amb que durant anys s’ha volgut tapar la boca als científics discrepants, com els firmants de la Petition Project , de la Crida de Heidelberg o, fins i tot, de l’ecologista escèptic, Bjorn Lomborg.

En la història, la combinació de ciència i política només ha produit mentides, quan no monstruositats. La història del segle XX n’està plena, des de la negació de la teoria de l’herència de Mendel pel científic comunista soviètic Trofim Denisovich Lysenko que la considerava incompatible amb el materialisme dialèctic, fins els experiments mèdics realtizats en els camps d’extermini nazi. Però, probablement, l’antecedent històric més similar al fenònem col·lectiu que ha provocat la hipòtesi del canvi climàtic en sigui un altra. El que descriu detalladament Michael Crichton en la seva obra State of Fear.


Imaginez qu’une nouvelle théorie scientifique alerte le monde sur une crise imminente et indique la voie pour y échapper. Cette théorie s’attire rapidement le soutien de scientifiques, d’hommes politiques et de célébrités de premier plan de par le monde. La recherche est financée par des organismes caritatifs reconnus et entreprise dans de prestigieuses universités. La crise est souvent abordée dans les médias. Sa science est enseignée au lycée et à l’université. Je ne parle pas du réchauffement planétaire. Je parle d’une autre théorie qui devint un enjeu majeur il y a un siècle de cela.

Ses soutiens incluaient Théodore Roosevelt, Woodrow Wilson et Winston Churchill. Elle fut approuvée par deux membres de la Cour suprême, Olivier Wendell Holmes et Louis Brandeis, qui votèrent en sa faveur. D’autres individus célèbres apportèrent leur soutien, parmi lesquels Alexander Graham Bell, l’inventeur du téléphone; la militante Margaret Sanger; le botaniste Luther Burbank; Leland Stanford, le fondateur de l’université éponyme; le romancier H. G. Wells; le dramaturge George Bernard Shaw; et des centaines d’autres, dont plusieurs prix Nobel. La recherche fut en partie financée par les fondations Carnegie et Rockefeller. Le Cold Springs Harbor Institute fut construit pour entreprendre des travaux sur le sujet, mais un effort important fut également effectué aux universités Harvard, Yale, Princeton, Standford et John Hopkins. Des lois furent votées de l’Etat de New York à celui de Californie pour répondre aux enjeux de cette crise.

Ces efforts reçurent le soutien de la National Academy of Sciences, de l’American Medical Association et du National Resarch Council. Il état dit que si Jésus était encore en vie, il aurait lui aussi été en faveur de cette cause.

Globalement, les recherches, les lois et le façonnement de l’opinion publique quant à cette théorie continuèrent durant près d’un demi-siècle. Ceux qui s’opposèrent à cette thèse furent réduits au silence et traités de réactionnaires, d’aveugles ou tout simplement d’ignorants. Mais plus particulièrement, ce qui est surprenant c’est que si peu de gens refusèrent cette théorie.
Aujourd’hui, nous savons que cette célèbre théorie qui reçut tant de soutien ne constituait en fait qu’une pseudoscience. La crise qu’elle prédisait était inexistante. Et les actions prises en son nom furent moralement et légalement mauvaises. Finalement, elles conduisirent à la mort de millions de gens.

Cette théorie était l’eugénisme et son histoire est si terrible - et, pour ceux qui y succombèrent, tellement embarrassante - qu’elle est aujourd’hui rarement abordée. Mais c’est un récit qui devrait être bien connu de chaque citoyen, ce afin que les horreurs qu’elle a engendrées ne se reproduisent pas.

La théorie de l’eugénisme postulait une crise du génome qui mènerait à la détérioration de la race humaine. Les meilleurs êtres humains ne se reproduisaient pas aussi rapidement que les inférieurs - les étrangers, les immigrés, les Juifs, les dégénérés, les handicapés, et les “faibles d’esprit”. Francis Galton, un scientifique britannique respecté, fut le premier à spéculer dans ce domaine, mais ses idées furent réutilisées bien au delà de ses intentions. Elles furent adoptées par les hommes de science américains et par ceux que la science n’intéressait pas mais que l’immigration des races inférieures au début du vingtième siècle inquiétait - de “la vermine humaine dangereuse” qui représentait “une vague naissante d’imbéciles” polluant le meilleur de la race humaine.

Les eugénistes et les opposants à l’immigration joignirent leurs forces pour mettre un terme à ceci. Leur plan était d’identifier les individus faibles d’esprit - les Juifs, mais aussi nombre d’étrangers ainsi que les Noirs, furent reconnus comme largement débiles - et de les empêcher de se reproduire via une isolation dans des institutions ou par le biais de la stérilisation.
Comme l’affirma Margaret Sanger, “nourrir les bons à rien aux dépens des bons c’est de l’extrême cruauté … il n’y a pas de malédiction plus grande pour la postérité que de lui léguer une population croissante d’imbéciles”. Elle parla du fardeau qu’était de s’occuper “de ce poids mort composé de déchets humains”.

De telles vues étaient largement partagées. H. G. Wells dénonça “la vermine incompétente des citoyens inférieurs”. Théodore Roosevelt affirma que “la société n’a pas intérêt à ce que les dégénérés se reproduisent”, Luther Burbank qu’il fallait “arrêter de permettre aux criminels et aux faibles de se reproduire”. George Bernard Shaw soutint que seul l’eugénisme pouvait sauver l’humanité.

Il y avait du racisme ouvert dans ce mouvement, comme dans des textes tels que “La vague naissante de la couleur contre la suprématie du monde blanc” par l’auteur américain Lothrop Stoddard. Mais, à cette époque, le racisme était considéré comme l’aspect négligeable d’un effort qui visait un objectif fantastique - l’amélioration future du genre humain. C’est cette notion d’avant garde qui a attiré les esprits les plus libéraux et les plus progressistes de toute une génération. La Californie fut l’un des 29 Etats américains à passer des lois autorisant la stérilisation, mais elle fut le plus enthousiaste - plus de stérilisations furent effectuées en Californie que n’importe où ailleurs aux Etats-unis.

La recherche eugéniste fut financée par la fondation Carnégie, et plus tard par la fondation Rockefeller. Cette dernière était si enthousiaste, même après le transfert du gros des efforts en eugénisme vers l’Allemagne et le gazage d’individus dans des institutions psychiatriques, qu’elle continua à financer à un niveau très élevé les chercheurs allemands. (La fondation demeura silencieuse sur ce sujet, mais elle continua tout de même à fournir des fonds jusqu’en 1939, quelques mois seulement avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale).

Depuis les années 1920, les eugénistes américains étaient jaloux de leurs confrères allemands qui leur avaient pris le leadership du mouvement. Ces derniers étaient admirablement progressistes. Ils construisirent des bâtiments d’apparence ordinaire où “les déficients mentaux” étaient amenés et interrogés un par un, avant d’être conduits dans une arrière salle, qui, en fait, était une chambre à gaz. Ils y furent gazés au monoxyde de carbone, et leurs corps furent incinérés dans un crematorium situé sur les lieux.

Finalement, ce programme fut étendu en un vaste réseau de camps de concentration situés près des lignes de chemin de fer, permettant ainsi efficacement le transport et le meurtre de dix millions d’indésirables.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, personne n’était eugéniste et personne ne l’avait jamais été. Les biographes des célèbres et des puissants occultèrent l’attraction exercée par cette philosophie sur leurs sujets d’écriture, et ne mentionnèrent quelques fois même pas cette dernière. L’eugénisme cessa de constituer un sujet étudié dans les salles de classe des universités, bien que certains avancent que ces idées continuent de vivre sous une forme déguisée.

Mais rétrospectivement, trois points ressortent. Tout d’abord, malgré la construction du laboratoire de Cold Springs Harbor, et en dépit des efforts des travaux universitaires et des plaidoiries des avocats, l’eugénisme n’avait aucune base scientifique. En fait, personne à cette époque ne savait ce qu’était réellement un gène. Le mouvement fut capable de prospérer car il employait des termes vagues jamais rigoureusement définis. “Faible d’esprit” pouvait signifier tout aussi bien l’illettrisme que l’épilepsie. De même, il n’y avait aucune définition claire de “dégénéré” ou d’ “inapte”.

Deuxièmement, le mouvement eugéniste constituait véritablement un programme social arborant des airs scientifiques. Son dynamisme provenait de l’inquiétude engendrée par l’immigration, le racisme et l’arrivée dans le voisinage ou dans le pays d’individus indésirables. Encore une fois, la terminologie vague permit de dissimuler ce qui se déroulait réellement.

Troisième point, le plus bouleversant, l’establishment scientifique aux Etats-unis et en Allemagne ne protesta jamais réellement. Bien au contraire. En Allemagne, les scientifiques se rallièrent rapidement à la ligne directrice du programme. Les chercheurs allemands de ces dernières années ont fouillé les documents nazis, remontant jusqu’en 1930. Ils s’attendaient à trouver des directives indiquant aux scientifiques quelles recherches devaient être effectuées. Mais aucune ne fut nécessaire. Selon Ute Deichman, “les scientifiques, dont ceux qui n’étaient pas membres du parti [nazi], réussirent à obtenir des fonds pour leurs travaux en modifiant leur comportement et en coopérant directement avec l’Etat”. Deichman parle d’ “un rôle actif des scientifiques eux même quant à la politique raciale des nazis … où [la recherche] visait à confirmer la doctrine raciale … les documents ne témoignent d’aucune pression extérieure”. Les scientifiques allemands ajustèrent leurs sujets de recherche aux nouvelles politiques. Et ceux qui ne le firent pas disparurent tout simplement.

La resta d’aquest extracte, aquí.