Adéu a Nihil Obstat | Hola a The Catalan Analyst

Després de 13 anys d'escriure en aquest bloc pràcticament sense interrumpció, avui el dono per clausurat. Això no vol dir que m'hagi jubilat de la xarxa, sinó que he passat el relleu a un altra bloc que segueix la mateixa línia del Nihil Obstat. Es tracta del bloc The Catalan Analyst i del compte de Twitter del mateix nom: @CatalanAnalyst Us recomano que els seguiu.

Moltes gràcies a tots per haver-me seguit amb tanta fidelitat durant tots aquests anys.

dimecres, 5 de desembre del 2007

Els EUA redefineixen la urgència de l’amenaça nuclear iraniana

La publicació de l’informe de 16 serveis d’intel·ligència nord-americans afirmant que “l’Iran va aturar el seu programa nuclear militar l’any 2003 per les pressions internacionals, tot i que continua enriquint urani” no sembla respondre a una maniobra contra Bush sinó, pel contrari, a una redefinició de la urgència de l’amenaça nuclear iraniana. Aquesta és la interpretació que en fa, si més no, l’oposició iraniana.

Cette décision confirme notre théorie sur le bras de fer qui oppose les Etats-Unis aux mollahs : il y a là non pas un contentieux sur l’imminence d’une bombe iranienne mais une volonté pour mettre au pas le régime des mollahs pour en faire à court terme un allié régional et à long terme un catalyseur pour un remodelage géopolitique de la région. Il n’y a pas de bombe iranienne à l’horizon, encore moins de menace balistique.

Dès le mois de septembre 2007, nous vous avons exposé
notre analyse, selon laquelle les américains ne désirent pas renverser les mollahs mais uniquement les affaiblir pour les pousser à accepter leur deal.

C’est-à-dire que les américains doivent même éviter que le régime soit durement sanctionné afin d’éviter une révolte populaire même minime car la situation est très tendue. La semaine dernière des députés de la ville d’Ardébil qui étaient allés accueillir Ahmadinejad ont dû prendre la fuite après le départ du président et ses services d’ordre, de peur de se faire tabasser par la population de leur propre ville !

Aujourd’hui, un homme âgé a abattu un officier des pasdaran en pleine journée devant un bâtiment administratif à Ispahan. Il pourrait suffire d’une étincelle pour que le régime se retrouve
en situation de difficulté.

Ce n’est pas ce que veulent les américains : ils doivent préserver ce régime mais aussi être aux commandes pour contrôler sa déchéance afin d’être la seule alternative pour les sortir du marasme. Ils préfèrent de loin leurs propres sanctions bancaires unilatérales aux sanctions onusiennes. Ils n’ont d’ailleurs pas cessé de torpiller le projet d’une nouvelle résolution en annonçant la mise en place de leurs nouvelles sanctions
juste avant la 1ière date d’adoption de cette nouvelle sanction désormais sans cesse reportée.

Ce rapport providentiel arrive aussi au moment où les chinois se montraient enfin
moins réticents à l’idée d’imposer une nouvelle résolution onusienne aux mollahs. Le rapport est d’ailleurs parfaitement calibré : il repousse l’imminence de la menace et surtout loue l’efficacité des sanctions internationales (c’est-à-dire « non onusiennes » - ndlr) qui auraient incité les mollahs à renoncer à leur programme balistique en 2003 !

Reste à savoir de quelles sanctions parlent réellement les américains, décidemment prêts à tout pour atteindre leur objectif (et ce n’est pas la première fois qu’ils recourent à un
rapport de ce genre).

Ce rapport est également une réponse agacée aux divers bluffs balistiques et nucléaires des mollahs. Les américains désirent contrôler l’efficacité des sanctions, leur impact et leur cadence mais aussi ils désirent contrôler l’aspect médiatique de la crise. En affirmant l’abandon en 2003 du programme des armes nucléaires : ils entendent neutraliser les bluffs médiatiques de Téhéran afin de priver les mollahs du
monopole de l’amplification de la crise par des annonces anxiogènes.

Le rapport est sorti une semaine après l’annonce faite par Téhéran d’avoir mis au point
un missile longue portée. Washington baisse le feu de la marmite, pour reprendre en main la communication dans ce domaine : « La décision de Téhéran d’arrêter son programme d’armes nucléaires suggère qu’il est moins déterminé à développer des armes nucléaires que nous ne le jugions depuis 2005… Nous estimons avec un degré de confiance modéré à élevé que Téhéran n’a pas repris mi-2007 son programme d’armes nucléaires », disent ces agences qui disaient le contraire il y a encore quelques semaines quand les américains ont sanctionné les soi-disant industries balistiques et nucléaires des mollahs.
Pels israelians, però, la publicació de l’informe és una irresponsabilitat. Creuen que ho han publicat ara amb la vista posada en el futur inquil·lí de la Casa Blanca i evitar picar-se els dits com els va passar amb l’Iraq.

Cette estimation, longue d’environ huit pages, s’intitule “Iran : Intentions Nucléaires et Capacités”, et, ce qu’elle a de particulier, c’est qu’elle contredit les estimations précédentes, produites sur le sujet depuis plusieurs années. Dans leur document de lundi, les services d’espionnage états-uniens annoncent, en effet, que Téhéran aurait gelé son programme d’armes nucléaires depuis 2003, tout en continuant à enrichir de l’uranium et en restant déterminé à développer de telles armes.

Dans l’estimation précédente concernant la nucléarisation de l’Iran, les centrales U.S qualifiaient d’”effrénée” et d’”inexorable” la course à l’atome à laquelle s’adonnaient les ayatollahs perses.

Avant d’expliquer cette soudaine volte-face, il faut encore préciser que les auteurs du document eux-mêmes qualifient son niveau de certaineté de “moyen à bas”. Dans ces conditions, pourquoi l’avoir rendu public ? D’autant plus – et cela en devient malencontreusement grotesque – qu’il y a cinq semaines à peine, Mc Connel, en personne, exprimait, comme procédant d’une règle, qu’il s’opposait à la publication de ces estimations, et qu’il regrettait la publication des évaluations du renseignement qui avaient précédé la Guerre d’Irak.

Depuis, Mc Connel garde le silence, et laisse le soin à son second, Donald Kerr, de présenter le rapport gênant. Kerr peine et s’embrouille. Il affirme que, depuis 2005, les services avaient toujours pris en compte “le pire des cas”, et que, désormais, ils s’attachent à faire valoir une “présentation plus adéquate de la situation”.
Charabia ? C’est le mot. Car c’est presque uniquement de sémantique qu’il s’agit : d’une part, les espions américains annoncent qu’ils ne saisissent pas bien ce qui se passe en Iran, et de l’autre, ils entendent faire savoir à Messieurs Bush et Cheney qu’ils ne pourront pas compter, cette fois, sur la CIA afin d’obtenir le O.K du Congrès, au cas où ils entendraient engager une opération militaire contre les sites nucléaires iraniens.

La Maison Blanche – placée par ce morceau de papier dans une situation très inconfortable, elle qui passait son temps à pousser ses alliés vers une attitude ferme à l’encontre de Téhéran – a copié le message des chefs barbouzes 5 sur 5. George W. Bush a surtout compris que ces gens ne l’apprécient décidément pas du tout, et qu’ils attendent, avec impatience, de découvrir la tête du prochain président, si possible un Démocrate. Ce qui rappellera aux lecteurs de la Ména les articles de Laurent Murawiec à ce sujet, lui qui critiquait Bush pour n’avoir pas su, à temps, écarter ses ennemis au sein de son administration.

La Maison Blanche a compris, certes, mais ce n’est pas le plus grave : les chefs de la République Islamique, qui ont également accès à Internet, y ont également découvert la nouvelle estimation, et ils n’ont pas mis long à établir, puis à appliquer les conclusions qui en découlent.

C’est là que l’on peut parler d’irresponsabilité, de la part des chefs des renseignements US. Car ces derniers, de par les formulations incluses dans leur texte, ont informé les adversaires des Etats-Unis qu’ils ignoraient le statut exact de leur effort nucléaire. Qui plus est, Mike Connel et ses camarades ont, dans les faits, pratiquement condamné le recours de leur pays à la force, en cas d’échec de la voie diplomatique.

C’est toute l’Intelligence d’un Etat qui s’affaire à affaiblir sa capacité de manœuvre. Tout le contraire de sa fonction première, sa raison d’être. L’Amérique est aujourd’hui la risée des apparatchiks islamistes, dans les travées du pouvoir à Téhéran. Comment le grand Satan peut-il être aussi sot, se sont demandés les Mollahs, en se frappant sur les cuisses. Car le fait de savoir, avec un “haut à très haut degré de certitude”, que Bush ne pourra – en aucune circonstance – mettre ses menaces d’intervention à exécution, modifie – vous l’imaginez bien -, considérablement les données stratégiques et tactiques du problème, et renforce proportionnellement la détermination de Mahmoud Ahmadinejad et de ses pairs d’obtenir l’arme atomique. Cette tentative, en l’espace d’une nuit, est devenue, pour eux, nettement moins périlleuse